Les Pottok du Pays Basque

Son arrière-grand-père maternel était éleveur de chevaux à Tarbes (1). Depuis son enfance, elle monte à cheval. Artiste peintre originaire de Saint-Palais et galeriste à Biarritz, elle s’est attachée au plus petit d’entre eux, le Pottok, qu’elle a côtoyé lors de la transhumance d’Ascain, les foires de Garris ou d’Hélette ou lors de balades en montagne. Il existe depuis -3500 ans au nord du Kazakhstan et, dit-elle, certains d’entre eux ont été menés en Europe (Espagne, France). Ce Pottok « petit cheval » en basque, vit dans les collines de la Rhune, du Baïgura, d’Ursuya du Mondarain. Il s’est adapté à ces montagnes-là. Elle estime que 2000 Pottok vivent 9 mois de l’année en semi-liberté au Pays basque. De race primitive, issu du « Tarpan », « il a conservé les caractéristiques de l’époque glaciaire ». On retrouve dans les parois peintes des grottes de Sarre, Isturitz, Oxocelhaya, Ekain, les traces de son existence préhistorique. Il fut chassé pour sa viande et sa peau. Ces troupeaux regroupés dans les montagnes ne demandaient aucun soin. Aussi, les Basques l’exploitèrent comme bétail de boucherie. À la révolution industrielle, le Pottok aide à l’extraction du charbon : « sa petite taille étant idéale pour se faufiler dans les boyaux souterrains ». Les bergers du Pays basque « le montaient pour se rendre à la messe ou attelé à des carrioles pour transporter la famille ». Herbivore, il consomme des fruits, ajoncs, glands, graines et tubercules, « il broute beaucoup l’été pour absorber la cellulose et stocker des réserves ». L’hiver, l’herbe étant pauvre, il descend à l’automne pour s’alimenter près des fermes, avec du foin. Son pelage épais le protège du froid. Depuis 1970, on le croise avec des chevaux de sang ou des poneys domestiques. On peut les rejoindre lors de leurs descentes de la Rhune. Le Pottok est protégé et regroupé dans la réserve de la maison du Pottok de Bidarray, en Biscaye et en Guipuzcoa. Des balades sont organisées sur le Baïgura, l’Ursuya, la Rhune et l’Artzamendi. Merci Anne pour toutes ces précisions accompagnées de chatoyantes peintures.

(1) « Pottok » Anne Broitman – Éditions Atlantica – 2020 – Prix : 9,90 €.

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