30 – 1789 : Le « petit Pays » bouge

À partir de là, Monseigneur décrit le « petit pays » de 15 lieues et demie de longueur sur 7 de largeur, ce qui forme 70 lieues carrées, qui contient 276 paroisses, 9000 charrues et environ 12000 âmes. La sénéchaussée se tient à Tarbes et en appelle de ses sentences directement au Parlement de Toulouse. Le Clergé est composé de l’Évêque qui est Président né des États de Bigorre, 4 abbés commendataires, 2 Prieurs et un Commandeur de Malte. L’ordre de la Noblesse est composé de 10 barons et à peu près de 70 vocables qui ont leur entrée comme propriétaires de certaines terres ou fiefs énoncés dans un ancien rôle (registre). Tous les membres de cet ordre sont tenus conformément aux dispositions d’un règlement du Conseil de 1760 de faire preuve de quatre degrés de Noblesse du côté paternel seulement. Mais comme ce règlement n’avait pas d’effet rétroactif et n’engageait que l’avenir, les membres des États qui n’avaient pu produire leurs preuves conservèrent leur droit d’entrée jusqu’à la fin de leur vie sans, toutefois, pouvoir le transmettre à leurs enfants. Avant, il suffisait d’être propriétaire d’une terre ou d’un fief reconnu dans l’ancien rôle pour entrer aux États de Bigorre. Il n’y avait aucune exigence supplémentaire, la propriété était le seul titre nécessaire comme il suffisait à la même époque pour entrer aux États de Béarn. On peut observer que plusieurs nobles ou particuliers jouissant des privilèges de la Noblesse et possédants terres et fiefs n’avaient pas l’entrée aux États parcequ’ils n’étaient pas inscrits sur l’ancien rôle qui servait de règle. Ces gentilshommes réclamaient avec encore plus de force leur droit à entrer aux États, en cette fin d’année 1788. Les députés du Tiers-Etat sont choisis tous les ans par leurs communautés et ils sont au nombre de 29. Curieusement, la partie du Piémont de la Bigorre, la plus peuplée, à moins de représentants que la partie de la montagne et elle souhaite que ce déséquilibre ne perdure pas. Ses représentants sont issus des villes et les campagnes de la plaine ne sont pas représentées. Cette disproportion n’entache nullement les bons rapports entre députés de la plaine et ceux de la montagne. À suivre…

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