29 – 1789 : Monseigneur de Tarbes inquiet

Mgr François de Gain-Montaignac, évêque de Tarbes, poursuit : « Mes espérances, Monsieur, pour le retour de la tranquillité en Bigorre, reposent spécialement sur les principes développés dans votre rapport au Conseil du Roi et dont Sa Majesté a adopté le résultat. Ce n’est donc que pour seconder vos vues et pour conserver aux États de Bigorre la confiance du pays qu’ils représentent que je crois devoir soumettre à votre décision les mesures provisoires qui me paraissent les plus propres à faire cesser les troubles qui dans ce moment agitent les esprits ». Cette introduction cache-t-elle un complot politique, des mouvements d’une population revancharde tout excitée par les annonces du maire de Tarbes ? Mgr rappelle à Jacques Necker la réunion municipale du 20 décembre 1788 « composée uniquement des membres ordinaires du Corps de Ville. Ils crurent, Monsieur, devoir se refuser à la convocation d’une assemblée générale des habitants, quoique vivement sollicitée par quelques particuliers. Malgré ce refus, ces particuliers se rendirent à l’Hôtel de Ville pour y porter leurs vœux, leurs mémoires et les projets d’arrêtés dont ils étaient convenus ; en vain, les officiers municipaux leur représentèrent qu’ils ne pouvaient les admettre dans leur assemblée parce que selon les règlements tout citoyen qui n’est pas membre du Corps politique ne peut y assister. Bientôt on a vu des disputes très vives et à des personnalités insultantes ; on m’assure même que ces débats furent suivis de quelques voies de fait, mais la résistance des officiers municipaux ne s’étant pas ralentie, ces particuliers prirent enfin le parti de se retirer et se bornèrent à faire signifier un acte d’opposition à toute délibération qui dans cette circonstance n’aurait pas été formée dans une assemblée générale des habitants. On leur répondit que la délibération était prise et qu’ils étaient parfaitement les maîtres d’adhérer aux articles de l’arrêté adopté par le Corps de Ville et dont j’ai l’honneur de joindre ici copie. Avant de vous proposer, Monsieur, les moyens que je crois les plus propres à calmer les esprits dans une conjoncture si délicate et pour vous de les apprécier ». À suivre…

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