25 – 1789 : Discours Martial Lacay (suite 2)

Pour Martial Lacay, c’est : « Le seul moyen de donner de la consistance à une Province (Bigorre) resserrée mais fertile en population où presque tous les citoyens sont cultivateurs, où il n’y a ni numéraire, ni industrie, ni commerce ». Néanmoins, il affirme que « la Noblesse a des privilèges sans doute, ils sont sacrés et les leurs ravir serait attenter à la propriété. Loin de nous cette idée d’injustice et d’anarchie, la confusion des rangs serait peut-être plus déplorable que les vues d’une constitution locale contre laquelle nous avons le droit de réclamer ». Puis, le propos du Maire devient plus solennel : « Les États de Bigorre, comme vous le savez, Messieurs, sont composés de trois ordres, l’Église, la Noblesse et le Tiers ; chacun de ces ordres a voix délibérative en corps. Dès lors, il arrive souvent que lorsque l’intérêt de l’Église et de la Noblesse se trouve le même, ces deux ordres se réunissent contre le Tiers-État ; de là l’oppression de la partie la plus nombreuse, de là l’extension des privilèges des Nobles, une prépondérance marquée dans les délibérations et la liberté et l’égalité, chose si essentielle dans les affaires publiques, mises en opposition avec la force et la majorité des délibérations ; de là la Noblesse continue de s’affranchir d’une partie des impôts et le Tiers-État foulé, écrasé, ne peut que faire de vains efforts pour se mettre au niveau des deux autres ordres. Il n’en serait pas ainsi, Messieurs, si les deux premiers corps n’en faisaient qu’un comme dans le Béarn ». Pour rendre mieux sensibles, Messieurs, les exemptions des Nobles, pour les faire mieux contraster avec notre impuissance et nos charges, jetons un coup d’œil rapide sur nos impositions et sur celle de la Noblesse à nos États. La Province a fait un abonnement avec le Roi pour la taille, le vingtième et la capitation. Le premier se paye presque en entier par le Tiers, parce que la Noblesse prétend être franche de toute imposition rurale ; mais pour l’extension la plus abusive d’autres recouvrements comme frais municipaux, intérêts et même partie de capitation desquels les Nobles devraient supporter leur quotité, sont rejetés sur cette Taille. À suivre…

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