24 – 1789 : Discours Martial Lacay (suite 1)

Martial Lacay, maire de Tarbes, poursuit : «  Disons-lui (au Roi) avec confiance que la noblesse ne fait pas la vingtième partie du Tiers-État, tandis que les possessions des nobles sont au-dessus de celles du cultivateur, qu’ils ont conservé les terres les plus fertiles et du meilleur rapport, qu’ils possèdent des objets précieux, des bois considérables, des privilèges sans nombre ; que les nobles ont des exemptions, que le Tiers n’en a aucune ; que la noblesse enfin jouit presque d’une entière franchise pour ses biens ; qu’elle vit dans les honneurs et au sein de l’abondance, tandis que le malheureux Tiers est privé d’appui ; qu’il languit dans la misère et qu’il n’a de superflu que l’oppression et les larmes. Disons à notre juste Monarque, que le Clergé plus riche en fonds de terre que la Noblesse, l’est encore beaucoup plus que le Tiers-État, que cet ordre destiné par une institution sacrée à un ministère supérieur et étranger aux affaires temporelles, a cependant usurpé dans notre Constitution une prépondérance affligeante, que c’est lui qui dans nos États lève le partage entre la Noblesse et le Tiers ; qu’il calcule nos charges publiques et que hors ses décimes et sa contribution au don gratuit qui ne font pas la quinzième partie du poids qui pèse sur le Tiers-État , il ne contribue en rien dans la dette de la Province ». Là, le discours se fait plus précis : « Le Dauphiné nous donne l’exemple du courage le plus énergique et de la politique la plus consommée. Pourquoi ne chercherions-nous pas à l’imiter ? Pourquoi ne demanderions-nous pas pour cette Province (La Bigorre), une Constitution d’États semblable à la sienne, au moins pour plusieurs objets ? ». S’ensuit une incantation volontariste : « Pourquoi faut-il toujours respecter les abus d’un régime en place depuis des siècles ? Il ne faut plus redouter l’influence des deux premiers corps du royaume, etc. ». Sous le couvert de l’appartenance à la même nation, le Maire s’adresse à leur âme de Français et leur recommande, par le sacrifice de quelques privilèges, de devenir citoyens comme tous les hommes du peuple. Ainsi, la « collision entre les trois ordres disparaîtra ».  À suivre…

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