18 – 1789 : Les soi-disant « cultivateurs »

Le 9 juin 1794, c’était le  jour de Pentecôte « avant ». À Vic, c’est la fête de l’Être Suprême dans le but « de développer le civisme et la morale républicaine » devant une population vicquoise ébahie et intriguée. Le 29 fructidor – 16 septembre 1794 – soit 50 jours après, on apprend la mort de Maximilien Robespierre, le 10 thermidor an II – 29 juillet 1794. Un par un, les suspects sont libérés par Monestier de la Lozère, le nouveau Représentant en Mission. Combessies est révoqué. Louis Bouvet, marchand de tissus en gros, est nommé maire de Vic-Bigorre. Très curieusement, les cinq premiers personnages du Conseil municipal : Bouvet, Dargenton, Sabatéry, Normande et Langlezat sont déclarés cultivateurs ! Cette profession servait de masque à la possession de biens fonciers ou de maisons de rapport. Louis Bouvet fut administrateur du département des H-P, en 1790, 1791 et 1792. Ce natif d’Agen, exerçait la profession de négociant en tissus, en relations d’affaires avec Paris et occupa maintes fois la fonction de Consul vicquois avant la Révolution. Le 29 mai 1790, il recueille 140 suffrages auprès du district de Rivière-Basse pour l’élection des cinq administrateurs envoyés à l’assemblée départementale. Le 28 août 1792, il est tiré au sort pour être membre du Conseil du département. Le 13 septembre, il est élu avec 35 voix au collège des quinze administrateurs du département. Pierre Bouvet, son fils aîné, sert dans la compagnie des chasseurs à cheval, à Tarbes. Pour la Société Populaire, il y a trop de nobles, de fils de seigneurs, de prébendés, de gens à calotte et d’avocats. Pierre Bouvet est dénoncé au comité de surveillance de Tarbes pour être de ceux-là. Est-ce la raison pour laquelle il disparaît des instances politiques départementales ? Le 22 avril 1794, il est nommé commissaire  chargé de trouver du grain – méteil ou carron, maïs ou milloc, orge – pour apaiser la détresse des habitants au seuil de la disette. Par reconnaissance de son travail pour le département, il est nommé maire de Vic-Bigorre, le 27 octobre 1794. Il possède cinquante journaux de terre ; ce qui le place dans le bas de l’échelle des gros possédants de la commune.  À suivre…

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