12 – 1789 : Impôts et recensements

Le système s’avère rapidement inapplicable. Même le juge Lanusse et le maire Junca-Lasmues refusent de payer. Les gros propriétaires sont à peine taxés. Aussi, les Consuls font une nouvelle répartition, à leur guise, au prorata de la taille. Mais, la difficulté est de déterminer le nombre de feux réels. Pas les feux de taille, notion fiscale, mais les feux « allumants », indicateurs de la population communale. Les 900 feux représentés par les 4 députés de Vic-Bigorre convoqués à l’assemblée des États de Bigorre de 1789 sont suspects. Faut-il appliquer un coefficient de 5 au sens moderne du foyer ou du ménage ? Un recensement de 1805 trouve 719 ménages pour 3100 habitants. Mais il y a une population flottante de 288 personnes que le recenseur ne sait trop classer. En 1765, le recensement avait établi une population de 3130 habitants. Le 28 janvier 1790, lors de l’élection de la nouvelle municipalité, 3290 habitants sont annoncés. L’année suivante, le directoire du district de Rivière-Basse trouvera 3154 habitants. Les rôles d’impôt sont probablement les outils les plus fiables pour évaluer la population vicquoise mais il y en a peu et la majorité des locataires sont exonérés de tout impôt. En 1791, le district de Rivière-Basse, dont le siège est à Vic-Bigorre, compte 711 habitants (Andrest), 402 (Artagnan), 467 (Camalès), 254 (Escaunets), 153 (Gensac), 1022 (Lafitole), 308 (Marsac + Villenave près Marsac), 218 (Nouilhan), 472 (Pujo), 358 (Saint-Lézer), 145 (Sanous), 272 (Siarrouy), 92 (Talazac), 194 (Villenave près Béarn) et 3154 à Vic-Bigorre, soit 8222 habitants. Et puis il y a la dîme, dixième des récoltes. Le curé Jacques Rivière en perçoit le quart. En 1783, le montant s’élève à 13600 livres dont 3400 livres pour le curé. Abadie, procureur du Roi, l’évalue à 20000/25000 livres. Le curé fait-il une déclaration mensongère ? Non. Entre le paysan et le bénéficier, il y a le fermier. Personnage énigmatique en Bigorre, c’est pourtant lui qui perçoit la dîme en nature et qui engage, à grands frais, le transport des charrois et la cavalerie. Lui qui stocke la récolte, la revend, assure une rente aux bénéficiers et prélève son bénéfice. À suivre…

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