11 – 1789 : Des impôts à foison

En 1789, à la veille de la Révolution, Vic-Bigorre acquitte 5867 livres de taille, 2734 livres de capitation, 2661 livres de rachat de corvées qui correspondent à un certain travail et service dû par le paysan ou le tenancier à son seigneur, soit en journées de corps, soit en journées de chevaux, de boeufs et de harnois. Il y avait la corvée ordinaire et la grande corvée. Ajoutons 6146 livres de vingtième, impôt établi sur la vingtième partie de leur revenu. Au total, 17408 livres. La Révolution ajoutera pour l’année 1791 et suivantes une contribution mobilière de 8000 livres, foncière de 19685 livres, de droits supprimés de 1249 livres, patriotique de 24406 livres. Soit 53340 livres supplémentaires. On comprend mieux le déficit de ferveur révolutionnaire des habitants. La taille se décomposait en deux éléments : un impôt personnel, la « livre d’usage » payée par tous mais pas par les domestiques très nombreux et un impôt foncier établi d’après le livre terrier qui énumérait toutes les propriétés de l’époque. Cet ouvrage unique est toujours la propriété de la Ville. Faisons grâce au lecteur des détails qui composent le barème complexe de cet impôt foncier qui se répartissait en plusieurs catégories sur les maisons et les terres et qui assignait un certain nombre de « livres primas », à tant par journal. Chaque « prime » était équivalente à 7 sols 2 deniers + 1/4. Joseph Verley qui a bien étudié la question, affirme que pour les six derniers mois de 1789, la Ville acquittait la somme de 7668 « primes » se « distribuant » en 2756,17 livres sols 3 deniers. Enfin, les répartiteurs désignés par la Bésiau étaient invariablement des propriétaires « gros fonciers ». Les contribuables, eux, avaient le titre d’habitants et se partagaient sur deux listes : un censier qui recensait les propriétaires et un rôle de taille qui listait les habitants passibles de la « livre d’usage». Quant à la capitation qui vit le jour en 1695, Vic-Bigorre était concerné par la 15e classe sur 22 pour Jacques Lanusse, juge royal taxé à 40 livres, jusqu’à 2 livres pour le 267e assujetti. Les 167 mendiants en étaient exempts. Et puis, il y a la dîme… au prochain épisode.

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