« Urbex » qu’ei acò ? C’est une exploration urbaine avec le sens de visite de friches. Dessins au crayon, j’ai beaucoup aimé son récit fouillé, ciselé. Un regret : on aurait aimé connaître les lieux de découverte. L’auteur précise : « Ce plaisir de l’exploration m’habite depuis l’enfance. J’aime visiter les lieux séculaires et abandonnés, poser mes pas dans ceux de leurs précédents habitants, parcourir des pièces vides, pénétrer dans d’anciens bâtiments depuis longtemps désertés et essayer d’en saisir l’âme ou un lointain écho de vie révolue ». Beaucoup de régions françaises regorgent de « maisons sans héritiers, ruines trop délabrées ou trop coûteuses à restaurer, habitats en indivision contrariée, sites industriels en attente de destruction ou dans le meilleur des cas de réhabilitation ». Sans connaître le département, nous partons vers le « Hameau des marbriers » aux maisons qui culminent à 605 m, à deux pas d’une carrière de marbre rose. La maison du propriétaire, bâtie en 1911, se dévoile à travers l’épaisse végétation… C’est au tour du « Château-École » de la fin du XIXe, d’être visité. École d’enseignement ménager, puis agricole jusqu’aux années 1980. Gilles pénètre par une étroite fenêtre aux montants vermoulus : « l’escalier s’affaisse, la cheminée laisse échapper des soupirs glacés »… Le « Château aux camélias » se profile, masqué en partie par les ronces et le lierre. Vestige remarquable, un camélia en fleurs « colore de taches roses la tristesse des lieux »… La « Chapelle envolée » perdue au milieu des bois ; mais dans quel état ! Le clocher effondré sur lui-même, de grands tas de terre condamnent les accès… Et aussi « Le Château enfermé » à l’accès difficile avec la barrière de ronces et d’arbustes inextricables… La « Ferme aux crucifix » où Gilles pénètre par une fenêtre de la souillarde. Pièces vides, cuisine effondrée et… 4 crucifix au grenier… Puis, le « Château des 3 poètes », le « Silo de l’Écureuil », la « Ferme de l’ïle », « l’Usine de charbon », « l’Hôtel Montijo », la « Route des ruines », la « Minoterie de Fébus ».
- « Carnets d’Urbex – Landes et Pyrénées-Atlantiques » de Gilles Kerlorc’h – Éditions Gascogne – juillet 2020 – 15 €.