Le Concorde : le plus beau, le plus rapide

Deux auteurs présentent, dans ce magnifique ouvrage, l’épopée du Concorde à la conquête de l’extrême vitesse par le franchissement du « mur du son » soit 1065 km/h dans la stratosphère où l’air est à -55 °C (1). En 1945, des appareils expérimentaux mettent au point le réacteur. Les avions transcontinentaux à hélices entrevoient déjà leur retraite. On ne se lasse pas de feuilleter cet album dédié à ceux « qui ont conçu, testé, fabriqué et exploité cet avion hors du commun ». En 1957-1958, le rêve d’envol supersonique se précise chez Sud-Aviation. Il faut  inventer une configuration aérodynamique soignée, une structure robuste et des moteurs puissants. En vitesse supersonique, au-dessus de Mach 1, la peau de l’avion chauffe à la pointe du nez et aux bords d’attaque des ailes, la structure se déforme. De 1954 à 1959, ces problèmes seront résolus jusqu’à Mach 2 (2300 km/h) par les Gerfaut, Griffon II, Trident, Mystère II, Mirage III et IV de Dassault. Mais pour un avion civil transportant 100 passagers, il faudra le faire ! On pourra compter sur les études et recherches de l’ONERA. En 1961, les constructeurs British Aircraft Corporation et Sud-Aviation s’allient pour un projet commun. Des deux côtés de la Manche, on fabrique des tronçons qui sont montés à Toulouse. Le prototype du Concorde 001 est présenté en 1967 et prendra son envol le 2 mars 1969. Les essais commencent avec André Turcat, directeur essais, Henri Perrier, ingénieur navigant et Michel Rétif, mécanicien. Le 4 novembre 1970, Mach 2 est atteint. L’oiseau blanc de 62 m de long, 12 m de haut, pour un poids de 182 T a fière allure. Sud-Aviation s’engagera alors dans une rude épreuve : adapter les aéroports du monde à la venue de la merveille industrielle qui reliera bientôt Paris à New-York en 3,30 heures ! Pourtant, cette dernière escale jouera le refus nationaliste et s’avouera vaincue, en 1977. Enfin, le 25 juillet 2000 : « une lamelle, un pneu, des flammes, 113 personnes dans l’horreur »… Le récit des auteurs passionnés par cette aventure est exemplaire. Merci aux Éditions Privat.

    1. – « CONCORDE – La légende supersonique » – de Gérard Maoui et André Rouayroux – Éditions Privat – novembre 2018 – 39 €.

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