54 – L’Arsenal de Tarbes : Le PSES ne passe pas

Le 10 juillet 1998, le Comité central d’entreprise de GIAT Industries débute à 10,30 heures, après la manifestation de 200 salariés devant le siège de Versailles-Satory. Les délégués CGT, CFDT et CGC ont forcé l’entrée de la salle où se tient le CCE et lisent les motions qui demandent le retrait pur et simple du plan social. Pour les arsenalistes de Tarbes, c’est le jour fatidique. Ils se rendent en cortège au Conseil général des H.P où ils entourent les élus et demandent leur appui pour une motion. De leur côté, les conseillers généraux, emmenés par Jean Glavany, ont déjà adopté un vœu. Ce dernier est rejeté par Daniel Gerbault pour insuffisance. Jean Glavany tente de prendre la parole, en vain. Le ton monte. Josette Durieu prend alors la parole mais ne développe pas les arguments qui pourraient faire basculer l’assemblée et déclenche les lazzis et les quolibets. Les ouvriers du GIAT lui ont signifié que les élus étaient au service des citoyens et non l’inverse. La motion est votée. Le cortège se dirige vers la place Verdun où les attendent tous ceux qui soutiennent la lutte. Raymond Erraçaret et Pierre Forgues y ont été applaudis. Le 2 septembre 1998, Alain Richard reçoit Jean Glavany, Pierre Forgues et Philippe Douste-Blazy, députés des H.P, François Fortassin, président du Conseil général des H.P, Raymond Erraçaret, maire de Tarbes, Bernard Bessou, au nom de la société civile et les représentants des syndicats du Centre de Tarbes. Daniel Gerbault confie ses premières impressions au journaliste Jean-Michel Dejean : «Le Ministre nous a reçus comme une délégation du fin fond de la province… ».  Le 11 janvier 1999, le rassemblement à l’intérieur de l’entreprise pour protester contre le transfert des Forges, a connu un coup de colère collectif. Les arsenalistes ont décidé d’aller jusqu’à la Préfecture. Le cortège est grave et silencieux. Le PSES ne passe pas. C’est la neuvième année consécutive de restructuration et l’effectif doit encore maigrir de 1450 à 800 personnes. Pour Jean-Michel Dejean, journaliste local : «Pétards, musique de corridas, tambours et coups de sifflets stridents cachent mal un évident désarroi qui conduit à la révolte». À suivre… 

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