Les chirurgiens sont alors le grade inférieur de la hiérarchie médicale. Il faut les situer au niveau des infirmiers actuels : ils font des pansements, des saignées, réduisent des fractures, prescrivent des bandages pour les hernies. Les clystères sont-ils de leur ressort ? En 1793, le citoyen Druaut, perruquier, a les « seringues » dans son matériel professionnel. Et les opérations ? Les chirurgiens de Vic-en-Bigorre ne semblent pas s’y risquer. Pour le cancer du charpentier Gaillard, on s’en remet à Duco, un chirurgien de Tarbes. En 1716 : « Adorret, curé, a représenté à l’Assemblée qu’il y a Jean Bénac, pauvre garçon qui demande le secours qui luy est nécessaire pour prendre un mestier de chirurgien, ce qu’il ne sauroit faire qu’avec le secours que l’Opital pourra luy donner… ». On donnera trente livres, payables en trois fois, au maître qui le prendra en charge ; la formation durera trois ans. En 1748 : « Le sieur Valette s’engagera d’apprendre l’art de chirurgien, en bon père de famille, à un jeune apprenti ». On trouve des chirurgiens à la campagne : Cazaubon à Artagnan ; puis, un sieur Morlan. Aussi à Montaner, à Tostat. Depuis Laconstance « sirurgien de la peste », en 1655, il n’y a plus de chirurgien de la ville à Vic-en-Bigorre. Seul l’Hôpital en rémunère un. Les gages modestes de 13,10 livres sols n’attirent pas autant les convoitises que les 250 ou 300 livres attribuées au médecin de la Ville. En 1717, c’est le sieur Rocques qui est depuis longtemps chirurgien de l’Hôpital. Il restera titulaire du poste jusqu’au 20 juin 1751. Puis son fils, un autre Rocques, le médecin, mais entre 1751 et 1770, on a un peu l’impression que l’Hôpital est devenu l’affaire de cette famille. On décide que le poste ne doit pas être la propriété d’un titulaire et on établit l’alternance avec Arnaud Cazaubon. En 1786, Giffard, après trois ans d’apprentissage chez Duco, ira faire de véritables études à l’école royale de chirurgie, à Paris ; ce qui explique qu’il donnera des cours d’accouchement et d’ostéologie à son retour. Le rang social de ces chirurgiens paraît très variable. Les uns sont dits « maîtres-chirurgiens », d’autres, chirurgiens, tout court. À suivre…