51 – L’Arsenal de Tarbes : « Plan d’adaptation » miracle ?

Daniel Gerbault de la CGT : « Maintenant nous allons bouger et trouver une solution intelligente de lutte pour peser dans la balance. On peut s’attendre à des actions très dures parce qu’il n’y a pas pire que des gens qui se sentent trahis par leurs proches». Jacques Cauhapé de la CFDT est ironique : «Nous, on est d’accord pour les mesures d’âge, l’application de la loi de Robien, les départs volontaires, pour qu’on nous explique ce que l’on va faire de GIAT et pour que l’État respecte les obligations qu’il s’est lui-même fixé. Pour le reste, c’est non, bien sûr. Les choses, maintenant, tournent à la provocation. Une provocation inadmissible et que nous n’admettrons pas». L’outil de production, hier surdimensionné et aujourd’hui dégraissé, est-il suffisamment «rationalisé» devant la baisse générale des budgets militaires occidentaux ? Le Ministre affirme qu’il faut «retrouver un équilibre économique» à l’image des mesures prises dans l’aéronautique et l’électronique de défense. Déjà, une réduction du déficit, de l’ordre de 2,1 milliards en 1996, est descendue à 463 m€ pour l’année 1997. Le PDG Jacques Loppion estime ce redressement «fragile» et faute d’un nouveau «Plan d’adaptation» les efforts risquent d’être réduits à néant si la baisse prévisible des commandes de l’État devenait effective. Le gouvernement a approuvé la politique de la direction de GIAT et recommande la multiplication des alliances avec des partenaires européens. Pour le moment, le gouvernement et la direction excluent toute remise en cause du statut d’entreprise publique de GIAT. Le samedi 20 juin 1998, c’est la colère des syndicats : «Logique intolérable» pour la CFDT, «colère» pour FO, «massacre de l’emploi» pour la CGT, «coup bas du gouvernement» pour la CGC. Tous les syndicats du GIAT réagissent vivement devant ce «Plan d’adaptation» qui devrait supprimer 4000 emplois et 5 sites pourraient être fermés. De plus, la direction du GIAT compte sur des mesures d’âge avec des départs à 52 ans et des reconversions vers des postes relevant des armées. Le ministre de la Défense confirme un accompagnement social «On ne laissera pas tomber les gens au milieu de la route». On verra. À suivre… 

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