Auguste Verchère de Reffye a dirigé la construction des bâtiments de l’ATS dont on peut encore admirer l’architecture militaire de la fin du XIXe siècle à base de matériaux locaux. Ces bâtiments ont chacun une mémoire et, pour la préserver, la ville de Tarbes les a conservés pour donner naissance à un nouveau quartier. Lutte est le maître mot de ce dernier volet. Lutte des derniers salariés de l’Arsenal devenu, le 1er juillet 1990, Centre de Tarbes GIAT Industries, pour la conservation de leurs emplois et lutte contre la mort de l’établissement historique. Je veux souligner la qualité militante des papiers du groupe : «La Dépêche du Midi» dont «La Nouvelle République des Pyrénées». J’emploie, dans son sens le plus noble, le terme militant pour le soutien sans faille dans un combat quotidien, livré par Jean-Louis Toulouze, rédacteur en chef et toute l’équipe des journalistes et photographes qui l’accompagnaient. Je remercie chaleureusement, à titre posthume, Daniel Gerbault, et, bien vivants ceux-là, Claude Miqueu, député des H.P et Jean-Claude Casties de l’équipe d’Adishat pour leur précieuse collaboration. Je dédie ce récit à tous mes anciens compagnons et à tous les Bigourdans qui ont participé avec courage et dignité à cette lutte exemplaire pour la sauvegarde de notre ATS et défendu ce symbole patriotique, fleuron du savoir faire industriel haut-pyrénéen. Le 8 décembre 1989, Claude Miqueu, député de la 3e circonscription des H.P, monte à la tribune de l’Assemblée nationale et déclare devant un parterre de ministres du gouvernement de Michel Rocard : «Je vais, M. le ministre de la Défense (Jean-Pierre Chevénement) pour la première fois, ne pas voter un texte présenté par ce gouvernement. Cette décision est grave mais réfléchie. Croyez bien qu’elle n’a pas été facile à prendre». Dans un silence impressionnant, le député déplore l’absence de volonté politique de tous les gouvernements successifs sur le dossier des entreprises du Groupement Industriel des Armements Terrestres (G.I.A.T). Taux d’encadrement insuffisant, loi d’Allarde inadaptée et contraignante, datant de 1792, lourdeurs du code des marchés publics : le constat est accablant. À suivre…