Le 17 juillet 1872, le général Vasse, directeur de l’Artillerie au ministère de la Guerre, demande au ministre des Finances à quelles conditions pourrait être opérée la cession au département de la Guerre du Magasin aux tabacs de Tarbes. Le Département répond qu’elle peut s’établir sur la base du rem­boursement d’une somme de 134732,99 F comprenant la construction elle-même : 111343,23 F, le terrain : 20456,04 F et l’appropriation des abords : 2933,72 F. Ce document nous renseigne ainsi sur le coût global de l’immeuble. De plus, le département de la Guerre doit prendre en compte un supplément de dépense occasionné par l’Administration des Tabacs et l’impossibilité où elle se trouve de faire usage de son magasin, supplément évalué à 5500 F par an. A cela, le colonel De Reffye répond directement au général de Cissey, ministre de la Guerre, que ce coût de 111343,23 F est jus­tifié à l’état neuf mais que le bâtiment a subi une moins-value considé­rable, que le terrain de 13882 m2 a été donné gratuitement à l’État et qu’il n’est pas nécessaire de dépenser 134,72 F, en intérêts géné­raux de l’État, pour un magasin aux tabacs dans un département où la culture semble devoir être abandonnée par les cultivateurs dans un bref délai. Proche de la gare et de l’usine à gaz, avantages précieux, le Maga­sin aux tabacs est voué désormais à la réparation des canons à balles, la fabrica­tion des cartouches du canon à balles et des gargousses pour le canon de 7. Si le Colonel ne nourrit aucun optimisme sur l’avenir de la culture du tabac, il est résolument confiant pour l’avenir industriel de ce bâtiment qui connaîtra maintes affectations et occupa­tions durant les 135 années de son existence. Le rez-de-chaussée subira quelques transformations. Le sol sera aménagé pour recevoir diverses machines et occuper à l’atelier de fabrication des gargousses, 37 artificiers, 16 ouvrières et 1 contremaître, à la mise en état des canons à balles, 6 ajusteurs et 1 contremaître et à la fabrication des cartouches du canon à balles 9 ajusteurs et 1 contremaître. Sur les façades nord et sud, l’agrandissement des fenêtres du rez­-de-chaussée permettra un meilleur éclairage. À suivre…