25 – Aux Pyrénées : Le Vignemale

Léon Richard arrive au premier pic du Vignemale (1722 toises = 3356 m) par un sentier étroit, âpre, difficile, en longeant le gave, moins terrible que le Bastan, observe-t-il, mais aussi pittoresque. Il forme une belle cascade que l’on nomme Splumouse, mousseuse, et «le nom est bien trouvé car l’eau écume comme du savon». Atteindre ce pic semble aisé, les souliers ferrés sont inutiles. Quant au second, le guide exige les crampons et arme le groupe d’un bâton ferré. Le pied est plus sûr, la marche plus assurée. Certains atteignent la sommité sans toutes ces précautions. Le sommet atteint, «on reste en contemplation devant le beau panorama qui s’ouvre au regard ; le spectacle dédommage amplement des difficultés de l’ascension». Pierre La Boulinère, secrétaire général de la préfecture des H.P, a déjà décrit le chemin depuis le lac de Gaube jusqu’au pied du Vignemale «qui monte sans cesse avec cinq ressauts successifs au travers desquels le gave s’est ouvert un passage. Il en est résulté autant de cascades…Autant de vallons successifs séparent ces chaussées naturelles et sont le réceptacle des débris de montagnes. Quelques pâturages peu fertiles y alimentent les troupeaux dans la belle saison…Le fond de ce bassin est occupé par un énorme glacier qui a 30 à 40 m d’épaisseur dans la partie qui touche au mur contre lequel il s’appuie et qui présente une inclinaison considérable…». On observe des crevasses en forme de fissures qui ont jusqu’à 10 m de profondeur. MM. Reboul et Vidal avaient estimé sa hauteur à 1721 toises (3354 m) inférieure de 26 toises (50 m) à celle du Mont-Perdu situé en Espagne. Par conséquent, le Vignemale (La Pique Longue) est le plus élevé de Bigorre et d’Occitanie (3298 mètres). Notre voyageur n’est pas tendre avec La Boulinière : «Dans sa description détaillée, peu instructive et pas toujours claire des vastes points de vue qu’il a découverts de cette sommité, ni dans les dénominations locales et peu intéressantes dont il fatigue l’attention de ses lecteurs, sans rien ajouter à leur savoir, non plus qu’à l’intérêt de son récit…Son regard plongeait à la fois sur la France et sur l’Espagne». Du calme M. Richard, du calme… À suivre…

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