Ils étaient téléphoniste, professeur, médecin. Né le 22 mars 1890 en Béarn, Joseph Abadie, brigadier au 24e R.A.C, est positionné dans le secteur de la Tour de Paissy (Aisne) (1). Il faut porter 2400 obus à travers 1500 m de boyaux. On enfonce dans la boue jusqu’aux genoux en bien des endroits ; le bombardement est continu. Ce lundi 16 avril 1917, Joseph Abadie est grièvement touché. On le transporte à l’ambulance n° 10, à Jumigny. Il décède le lendemain de ses blessures, il avait 27 ans. Éclaireur de la batterie, il était chargé d’assurer une liaison optique dans un poste particulièrement dangereux. Le capitaine Louis Caujolle, professeur d’allemand, va servir comme caporal au 83e RI de Toulouse, sergent au 209e RI d’Agen, sous-lieutenant, au front, jusqu’en août 1916 (2). Il vivra la terrible bataille de Bertrix (Belgique), retraite harassante, 700 km à pied jusqu’à la Marne, puis tranchées de l’Aisne face aux troupes d’assaut allemandes indélogeables cachées dans les «creutes». Attaques à la grenade, blessures aux jambes, convalescence à Vic-en-Bigorre. Mutation au 209e RI d’Agen et retour au front, en 1916. Fait Chevalier de la L.H pour sa brillante conduite au feu, il est affecté au 2e Bureau de la 158e D.I (IIIe Armée). Agrégé d’allemand et dessinateur, il entre au service cartographique. Ses visites de la première ligne pour repérer les nouvelles positions allemandes étonneront plus d’un Poilu. Né à Ponson-Dessus (Basses-Pyrénées), le 27 mai 1877, Laurent Guichot exerce chez lui, puis à Vic-en-Bigorre jusqu’à la Grande Guerre (3). Le docteur est promu aide-Major de 1e classe à l’ambulance n° 2 de la 59e DI de l’Armée de Lorraine (IIe Armée). À 500 m du front, le Major est à Gray (Haute-Saône) en octobre 1914, à Lay-Saint-Christophe (Meurthe-et-Moselle), à Vézelise, neige et pluie en novembre, à Essey-les-Nancy, à Custines, à Eloyes près Épinal, Pont-à-Mousson, Remiremont. Il scie, coupe, coud et répare. Départ à Bordeaux le 7 août 1918. Il revient du pays de la Mort. Il a 41 ans.