Il y a six sources à Barèges. Polard dont la température est à 38,20 ° centigrade, la Tempérée à 33°, le Fond à 36,25°, la Douche à 44,38°, l’Entrée à 42° et la Chapelle à 28,45°. L’eau de Barèges est parfaitement limpide affirme Léon Richard, «sa saveur est très légèrement sulfureuse mais son odeur d’hydrogène sulfuré, que l’on dit ordinairement d’œuf couvé, est plus prononcée». Il ajoute «Il se dégage des bulles de gaz au griffon de chaque source. Ces bulles sont de l’azote parfaitement pur. Le même gaz se dégage de presque toutes les eaux sulfureuses de la chaîne des Pyrénées. L’eau de Barèges contient du sulfure de sodium, de la soude caustique, du sulfate de soude et de la silice». Après cet exposé de la chimie des eaux barégeoises, précisons que les eaux de Barèges étaient employées dans le traitement des maladies cutanées, vieux ulcères, plaies anciennes, pour ranimer les chairs tombées en atonie, par l’action de l’alcali caustique qu’elles contiennent, précise Léon Richard. Le docteur Dassieu stipulait que ces eaux étaient admirables pour les maladies écrouelleuses. Efficaces aussi, elles pouvaient guérir l’organe digestif affaibli et d’un effet «merveilleux pour rétablir la suppression du flux menstruel et du flux hémorroïdal». Les eaux de Barèges étaient employées en bains, en douches et en boisson. Il était courant d’associer le sirop antiscorbutique à l’eau de Barèges. Ce médicament recevait des racines ou des plantes cueillies dans les Pyrénées et préparé avec un soin tout particulier par un «habile» pharmacien. La saison des eaux commençait le 1er juin et finissait le 1er octobre. Le voyageur Richard note que Barèges n’est habitable que pendant quatre à cinq mois de l’année où les gens du pays «s’échauffent» alors. En octobre, ils en descendent et vont attendre dans «leurs autres villages» le retour de la saison des eaux. L’établissement thermal possédait 16 cabinets de bains, 2 douches et 2 piscines. Les sources produisaient 180 m3 d’eaux qui appartenaient à la vallée. Elles étaient affermées 14000 francs par an. L’établissement pouvait recevoir six à sept cents «étrangers». En 1829, 550 particuliers et 260 militaires y sont venus. À suivre…