Léon Richard a trouvé beaucoup de qualités hospitalières à Tarbes. En particulier, sa Bibliothèque qui compte quelques ouvrages rares et beaucoup de bons livres anglais. Le commerce local avec sa quincaillerie, épicerie, draperie, fabrique de papier et ses tanneries. Le séjour est peu onéreux à Tarbes. On y est fort bien dans ses hôtels pour 5 F à 6 F par jour. Un bon dîner coûte 2,50 F, un déjeuner pour 1,50 F à 2 F et une chambre de 1 F à 1,50 F. Richard a visité le haras royal, route de Bagnères, où il a admiré de beaux étalons. Aux grands hôtels de France de la Paix ou de l’Europe, il a apprécié de pouvoir choisir entre une voiture ou une grande diligence pour aller aux eaux thermales. Puis, il a pris la direction de Lourdes, distante de 5 lieues de Poste (4383,889 m x 5) soit 21,919 km. Franchissant le pont sur le canal de La Gespe, il a pu admirer les terres fécondes autour de Tarbes, la vigne distribuée en festons et en guirlandes sur des hautains régulièrement alignés, la fraîcheur des prairies arrosées par l’Adour et l’Échez. Il a remonté cette belle plaine, laissant Odos, rive gauche, où la reine Marguerite se plaisait à séjourner. On entre dans les bois d’Ossun, on traverse le pont et la rivière de Rieutort. Arrivée à Adé, village propre de 600 habitants avec quelques jolies maisons. Descente et remontée, approche des montagnes, spectacles imposants, agrestes, car tantôt on perd de vue le Gave qui roule et mugit à une assez grande profondeur. On est au pied des Pyrénées, Lourdes, enfin, après 1,30 h de route. «Premier degré d’un magnifique amphithéâtre de deux montagnes pyramidales où l’on exploite des carrières de marbre et d’ardoises. Le Gers (Pic du Jer) et le Beut (Béout) renferment cette ville. Dans l’enceinte dont elle marque l’étendue, on découvre le château sur un rocher calcaire, isolé de la chaîne qui a quelque chose d’aérien. Sa tour carrée occupe la partie la plus élevée de ce rocher escarpé. Plus loin, est un ancien pont sur le gave qui coupe le cirque. Le torrent se déploie sur un beau tapis de verdure au milieu d’accidents qui donnent un aspect imprévu et nouveau pour les yeux accoutumés à l’uniformité des plaines». À suivre…