Fils préféré d’Aliénor d’Aquitaine, «Richard Cœur de Lion peut être regardé comme le digne héritier de sa mère» (1). C’est le douzième ouvrage historique d’Éric Leclercq, spécialiste des biographies, qui fait parler, exercice ô combien difficile, Richard Cœur de Lion le roi Troubadour. Il est né à Oxford, en Angleterre, le 8 septembre 1157, de la reine Aliénor, duchesse d’Aquitaine et de Gascogne, que nous avons présenté récemment, et d’Henri II Plantagenêt issu d’une lignée de plusieurs comtes d’Anjou. Donc, ni ses parents, ni ses grands-parents ne sont Anglais. Ce surnom «Cœur de Lion» lui fut donné par Giraud de Barri, chroniqueur qui ne l’appréciait pas particulièrement. Forte personnalité, le sang de Guillaume le Troubadour, son ancêtre aquitain et celui de Guillaume le Conquérant, son ancêtre normand, feront de lui un adolescent rebelle contre l’autorité excessive de son père Henri II Plantagenêt qui ne déléguait jamais la moindre responsabilité. Ce père dont on ne discute pas les ordres, subira une guerre sans merci de la part de ses quatre fils : Henri Court-Mantel l’aîné, marié à Marguerite, fille du roi de France Louis VII, Richard, duc d’Aquitaine, Geoffroy, duc de Bretagne et Jean sans Terre, futur comte de Maurienne. En 1189, Richard Cœur de Lion devient, enfin, roi d’Angleterre, à 32 ans. Il est à la tête de l’immense empire Plantagenêt et devra se mesurer à Philippe Auguste, roi de France, décidé à le combattre par tous les moyens, jusqu’à la mort, pour récupérer l’empire Plantagenêt afin de mieux agrandir le royaume de France. Guerre sans merci, pendant dix ans, entre Capétiens et Plantagenêts. Caractère indomptable, Richard Cœur de Lion, va diriger son ambition vers l’augmentation de son empire afin de rester le plus puissant souverain du XIIe siècle. L’auteur signe, ici, un ouvrage de qualité aux recherches historiques multiples; il faut de la ténacité pour voir clair dans les arcanes d’un XIIe siècle expansionniste. Les articulations romancées aident à la bonne compréhension des ambitions des princes du sang de cette période médiévale.
1 – «Richard Cœur de lion – Le Conquérant» – Éric Leclercq – Éditions Gascogne – septembre 2017 – 20 €