55 – Guerre des Pyrénées : C’est la fin

Le 22 avril 1814, Soult écrit à Talleyrand « J’ai été attaqué le 10, à Toulouse, par Wellington. Il aurait pu se dispenser de livrer cette bataille où il a perdu 8 à 10000 hommes, s’il savait à ce moment la situation exacte à Paris. Le 12, le général anglais m’a fait connaître les événements. Le 13, je les ai sus de nouveau de la bouche même du colonel Saint-Simon qui arrivait directement de Paris. J’ai proposé une suspension d’armes sous forme d’armistice. On me l’a refusée et je n’ai pas insisté. Ce n’est que le 18 que je l’ai renouvelée et le 19 que je l’ai signée. En donnant, à ce moment seulement, mon adhésion au rétablissement de Louis XVIII, j’ai voulu laisser liberté entière à ma décision et à celle de mon armée. La France et la postérité ne pourront dire que notre consentement nous a été arraché de force et je devais à mon pays de me conformer à la volonté de la nation ». Le 11 avril, il pourvoit au remplacement des munitions – on a tiré 10000 coups de canon – procède à l’évacuation de ses blessés transportables par barques sur le canal du Midi. Il ne peut séjourner, ici, le ravitaillement lui fait défaut et la population marque son hostilité. Toulouse n’a pas de réserves alimentaires suffisantes pour elle-même – 60000 habitants – et l’armée des Pyrénées est encore nombreuse. Il organise méthodiquement la retraite vers Carcassonne, seule route encore ouverte contrôlée par ses hommes. Wellington constate « L’ennemi nous cède la place, nous laissant 1600 prisonniers, des canons et des approvisionnements ». Les journées des 13, 14 et 15 avril sont d’un calme bienfaisant pour l’armée impériale. Wellington entre dans Toulouse le 12 avril, vers 10 h. Les notables de la ville l’accueillent chaleureusement et une partie de la population de même. Quelques habitants, opportunistes en diable, ont dans leurs poches les deux cocardes blanche et tricolore qui, au gré des discours et des rumeurs, ornent, tour à tour, leurs chapeaux. Le colonel Saint-Simon annonce la cessation des activités aux maréchaux Soult et Suchet, le 13 avril. Le général Honoré Gazan de la Peyrière et le Major général Sir Georges Murray signent l’armistice à Toulouse, le 18 avril 1814.

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