À part quelques détachements laissés autour de Bayonne, le gros de l’armée coalisée est en mouvement et montre sa supériorité numérique. Soult écrit au ministre de la Guerre que les gaves “ne sont pas des obstacles” en cette période de l’année. Paroles un peu hâtives. Plusieurs cavaliers anglais se noient au passage du gave d’Oloron, à Saint-Dos, au-dessus de Hauterive. Soult se contente de jeter quelques herses dans les gués et planter des pieux réquisitionnés chez les paysans. La cavalerie anglaise contourne l’obstacle en plaçant les chevaux dans le courant en formation d’épi pour faire digue et briser la puissance des flots permettant ainsi le passage en eau plus calme. Le 26 février, l’offensive alliée se durcit. Au soir du 26 février, la coalition campe sur le plateau, à l’ouest de Baigts. Le maréchal Soult écrit : “Il est très probable que demain il y aura un combat, car les deux armées sont trop près pour que de part et d’autre on puisse l’éviter. Je ferai en sorte qu’il soit glorieux aux armes de l’Empereur. Si je suis dans le cas de me retirer, j’opérerai un mouvement sur Sault-de-Navailles. J’éprouve le plus vif regret d’être obligé de rendre compte à votre Excellence que toutes les Gardes nationales du département des Basses-Pyrénées sont dans la plus complète défection et qu’elles ont abandonné leurs armes ou les ont emportées. Les habitants de Pau souffrent qu’une Légion des H.P vienne défendre leur ville. L’on m’a dit qu’à Mauléon le drapeau blanc a été arboré. Dans le département des Landes, l’esprit est aussi mauvais, il est impossible d’y réunir une seule compagnie. Un jour viendra que ces malheureux auront à gémir sur leur égarement”. Les Béarnais ne se font pas prier pour montrer chemins et gués aux bandes espagnoles et portugaises de Mina et Morillo accompagnées de femmes sans pitié qui les ont suivies depuis la Péninsule. Le 27 février est un dimanche. Wellington décide d’attaquer son adversaire, sur toute son étendue, et déborder ses ailes. Après la bataille d’Orthez, notre bilan est lourd : 2300 hommes hors de combat chez l’adversaire, 539 morts et 2052 blessés ou prisonniers parmi nos troupes dont plusieurs officiers. À suivre…