27 – Guerre des Pyrénées : Des blessés et des malades

Le commissaire des Guerres éprouve de grandes difficultés pour réunir les moyens de transport à l’évacuation des malades qui s’entassent à l’hôpital militaire provisoire de Tarbes. C’est compréhensible, la commune a dû faire face au transport accéléré de 168 officiers et 5390 hommes de troupe de l’armée de Soult vers Paris afin d’augmenter les renforts de l’Empereur. La première étape à la charge de la ville de Tarbes mène à Mirande, dans le Gers. Parties de la place du Marcadieu, vingt-cinq voitures attelées de chevaux, juments ou mulets, sont arrangées avec des balances ou des planches sur les deux côtés de manière à ce que douze hommes puissent y prendre place “commodément assis”. Les voituriers emportent le fourrage nécessaire à la nourriture des bêtes ou sont munis d’une certaine somme pour l’achat de ce fourrage, en route. La collecte complète des fonds a posé problème. Qu’à cela ne tienne, les dix habitants de la commune, les plus imposés, y ont pourvu. Pour compléter les vingt-cinq équipages, on a réquisitionné des bœufs “exercés au traînage de route”. Évacuer les soldats blessés ou malades, au début de l’année 1814, n’est pas une manœuvre aisée. La situation a pris un tour dramatique depuis l’été 1813 où les malades restent à l’hospice de Tarbes avant d’être évacués sur le département du Gers. En passant par Vic-en-Bigorre, ils sont hébergés et nourris par la population. Il faut attendre, le 19 septembre 1813, pour que les blessés occupent les 40 lits de l’hospice de Vic-en-Bigorre. C’est le chirurgien Giffard, accompagné de dix personnes supplémentaires qui assure les soins à partir de cette date. La population compatissante apporte lits, draps, chemises et tous les effets de couchage. Devant le spectacle de nombreux mutilés au champ d’honneur, il est fait appel à toutes les communes des cantons de Vic-en-Bigorre, Maubourguet et Castelnau-Rivière Basse, pour une contribution financière permettant l’achat des denrées nécessaires “pour aussi longtemps qu’il y aura des militaires”. Notons que le mot hôpital est banni du vocabulaire officiel par la Convention et le Directoire mais qu’il échappe, çà et là, à la plume des rédacteurs. À suivre…

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