Lieu d’exil pour lui et sa famille, Igor Stravinsky (1882-1971) vivra sur la Côte basque, de 1921 à 1924 (1). Né le 17 juin 1882, à Oranienbaum, Igor Féodorovitch Stravinsky est marqué par la prestigieuse Saint-Pétersbourg où réside sa famille. Privilégié, « il mène l’enfance et l’adolescence des Russes nobles et bourgeois : études, vie culturelle, voyages, villégiatures dans les riches régions rurales ». Igor entreprend des études de droit pour obéir à son père. Il pratique le piano, déchiffre des partitions, commence à composer. En 1902, le maître Rimsky-Korsakov devient son père musical. En 1906, il se marie avec sa cousine Catherine Gavrilovna et, deux enfants plus tard, il rencontre Serge Diaghilev, un agent qui l’engage dans son équipe des « Ballets russes ». En 1910, Diaghilev commande un ballet à Maurice Ravel qui est un travailleur trop lent. Paniqué, l’agent doit changer de compositeur pour un nouveau ballet sur le conte populaire « L’Oiseau de feu ». C’est la chance de Stravinsky. Le 15 juin 1909 fut « un triomphe inouï ». D’inconnu, il devient la coqueluche de la société parisienne. Félicité par Debussy, Ravel, Puccini, Satie, Falla, il rencontre Sarah Bernhardt, Proust, Giraudoux, Morand, Saint-John Perse, Claudel. La Russie devient à la mode et les Russes séjournent à Paris, Nice ou Biarritz. Stravinsky travaille avec Ravel. En 1913, la musique du Sacre du Printemps « fut un cataclysme qui ébranla la société parisienne et Stravinsky devint le phare de la musique contemporaine ». Igor rencontre Picasso et « Coco » Chanel. Il est en Suisse pendant la Grande Guerre et la révolution d’octobre 1917. L’errant s’installe dans la villa « L’Argenté » à la « Chambre d’Amour », compose « Pétrouchka » pour Arthur Rubinstein. Puis, direction le « Chalet des Rochers », à Biarritz, où le maître séjourne avec sa « tribu » : femme, maîtresse, enfants, amis d’une table ouverte et d’un gîte offert. Devenu pianiste professionnel, car les temps sont durs, il quitte Biarritz pour Nice, en 1924. Un ouvrage sur un génie…c’est rare.
(1) « Stravinsky à Biarritz – Un compositeur russe en exil (1921-1924) » d’Étienne Rousseau-Plotto – Éditions Atlantica – mai 2016 – 18 €.