Le temps est exécrable. Il pleut, sans discontinuer, de juin à novembre, avec une petite accalmie en automne et, à nouveau, durant tout l’hiver de 1814. Les rivières sont en crue et les chemins difficiles, souvent impraticables. Saint-Sébastien succombe le 8 septembre. Pampelune n’en peut plus et tombe le 3 novembre. Soult a bénéficié d’un calme relatif, exempt de gros engagements, pendant trois mois. Il établit une ligne de défense, dite de la Nivelle, occupée par l’aile droite de Reille, qui part de Bordagain et Ciboure jusqu’à Ascain. L’aile gauche de Clauzel tient un espace de 10 km qui s’étend des pentes du col de Saint-Ignace jusqu’au pont d’Amotz. Quant au Centre de Drouet d’Erlon, il tient la “barre d’Amotz” qui s’étend sur 11 km, du pont d’Amotz au col de Piñodieta et qui se prolonge jusqu’aux monts Atchulégui, Choporo et Mondarrain. La réserve de Villatte reste cantonnée près d’Ascain. Les premiers jours du mois de novembre, la pluie cesse et les effets conjugués du soleil et du vent du sud assèchent les chemins. La voie est libre pour le Feld-maréchal. L’heure de la grande offensive qui mènera ses forces dans le Midi de la France a sonné. Le 7 novembre, il dispose ses armées pour une marche suivant trois directions. Il fait manœuvrer vers la route de la côte : Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Anglet, Bayonne, face à l’aile droite du général Reille, la ligne Sarre-Saint-Pée-Ustaritz étant défendue par Clauzel placé au centre de la ligne de défense française et la ligne Ainhoa-Cambo protégée par Drouet d’Erlon. Le 10 novembre, il donne le signal de l’attaque. Le Feld-maréchal a porté ses efforts sur le centre de Clauzel, puis sur l’aile gauche de Drouet d’Erlon. La communication est coupée entre les deux ailes françaises par les bataillons de Clinton et Stewart et la bataille de la Nivelle s’achève par la victoire du Léopard anglais. La guerre se déroule, à présent, sur notre territoire. Soult est furieux quand il apprend la nouvelle dans son quartier général de Saint-Jean-de-Luz. Clauzel est accusé de ne pas avoir provoqué suffisamment de pertes dans les rangs adverses. Conroux, un de ses plus vaillants généraux, a été tué à Amotz. À suivre…