Maurice Ravel, le Basque de Ciboure

Le compositeur le plus célèbre du XXe siècle est né à Ciboure, le 7 mars 1875, de mère basque et de père savoyard (1). Musicien classique, il bénéficia d’une notoriété universelle lorsqu’il composa tardivement le fameux « Boléro » qu’il qualifiait de « rengaine » et qu’il considérait, avec ironie, cette partition comme « un défi aux limites de la création musicale ». Véritable Parisien par son éducation et ses relations, il est, en 1900, l’un des plus importants compositeurs de sa génération. Avant la grande guerre, il a écrit : « Pavane pour une infante défunte » pour piano, « Gaspard de la nuit », « L’heure espagnole », « Daphnis et Chloé » ou « Ma Mère l’Oye ». Il parle et écrit correctement l’euskara et il prépare une rapsodie à la gloire des provinces basques qui s’intitulera « Zaspiak bat ». Il voue un véritable culte à sa mère Marie Delouart et admire son père, ingénieur civil suisse, qui l’encourage dans sa vocation musicale. Ses ancêtres maternels sont marins, pêcheurs ou corsaires. Malgré sa « basquitude » souvent affirmée, il sera loin du pays de 1903 à 1910. Nous suivons le génial compositeur dans tous ses voyages. Il viendra en villégiature à Ciboure en 1911 et à Saint-Jean-de-Luz les deux années suivantes. Mais en 1914, l’enthousiasme s’interrompt et il s’engage malgré l’avis défavorable de l’Autorité Militaire. Il s’éloigne de son pays natal et n’y reviendra qu’en 1921. Le patriote Ravel conduira sa camionnette Adélaïde du côté de Verdun, en 1916. Brancardier, il côtoiera l’horreur des tranchées, puis une hypertrophie du cœur l’éloignera du front. Signe précurseur de son décès, le 28 décembre 1937, et le refus des derniers sacrements de l’Église. L’auteur fait une très belle analyse de l’œuvre. Outre les titres déjà cités, il y a : Le Tombeau de Couperin (1914-1917), l’Enfant et les Sortilèges (1919-1925), le Boléro, ballet pour orchestre (1928), le Concerto en sol majeur pour piano et orchestre (1929-1931), les 3 chansons Don Quichotte à Dulcinée (1932-1933). Je remercie l’auteur pour cette magistrale et passionnante monographie.

  1. «Ravel – Portraits basques» – Étienne Rousseau-Plotto – Éditions Atlantica – 331 pages – juillet  2016 – 22,90 €.

Laisser un commentaire