18 – Guerre des Pyrénées : Il y a des pistonnés

Le 27 mars 1813, le Général, commandant la 10e division militaire, demande au département 800 gardes nationaux pour être affectés sur la frontière. Souhait transmis au Préfet et au général Wouillemont qui commande le département des H.P ainsi que les frontières de la Haute-Garonne. Le 1er mai, le Préfet constate un déficit départemental de 160 hommes. Aussi, décide-t-il par arrêté que : “les hommes valides de 20 à 40 ans, d’une taille de 1,598 m au moins et dotés d’une bonne constitution, non désignés pour l’armée d’active ni pour les cohortes du premier ban, seront tirés au sort parmi les citoyens les plus aisés et les moins utiles”. Ils se présenteront à la Préfecture et “immédiatement incorporés s’ils sont reconnus propres au service et réunissent les autres qualités voulues”. On pourrait penser qu’un vent de justice souffle sur ce recrutement qui n’épargne ni les citoyens les plus aisés, ni ceux jugés moins utiles. Qu’on en juge par la liste des exemptés reconnus par l’article 3 : les militaires jouissant de la solde de retraite ou d’un traitement de réforme, les sous-préfets, les maires, leurs adjoints, les commissaires de police, les juges, les suppléants, les procureurs impériaux, leurs substituts, les greffiers, les receveurs de département et d’arrondissement, le payeur, le directeur des domaines, les receveurs et vérificateurs du droit d’enregistrement, les directeurs de postes aux lettres, les ingénieurs des ponts et chaussées, les instituts et professeurs des écoles publiques, les militaires et les commissaires des guerres en activité, les gardes des arsenaux et magasins nationaux, les directeurs, officiers de santé et infirmiers des hôpitaux militaires, les employés de la régie des droits réunis, les employés des douanes embrigadés, les principaux employés des postes, les chefs des diverses administrations, les gardes champêtres et forestiers, les concierges et guichetiers des prisons. Le sort des déserteurs et des insoumis refusant la ligne n’est pas enviable. Attachés l’un à l’autre par une corde, en file indienne, trébuchant et culbutant dans la boue, ils donnent un spectacle pitoyable qui révolte les populations traversées. À suivre…

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