La ville romaine de Beneharnum a donné son nom à la région du Béarn et la cité médiévale de Lescar conserve de multiples vestiges (1). De la protohistoire à la conquête romaine, sur le Pont-Long « on a localisé une centaine de tumuli et les communes de Lescar, Lons et Pau en comptent un nombre important ». Seules les fouilles de 1968 révèlent le passé gallo-romain. La fondation de la cité est plus loquace. Lescar ville septénaire ? Cette légende est tenace. Ici, tout serait multiplié par sept : portes, tours, églises, moulins, fontaines, bois, vignes. Très joli, mais…faux. Le groupe septénaire le plus proche serait celui des églises : St-Martin de Gourreix, Ste-Confesse, St-Julien, Ste-Catherine, Notre-Dame, St-Michel. Pour Ste-Quitterie, la 7e, aucun vestige, aucun écrit. La promenade aux « jardins suspendus », terrasses construites pour consolider les murailles de la ville, est privilégiée. Lescar est une cité épiscopale, sa cathédrale Notre-Dame en atteste. Le nom de Beneharnum disparaît à la fin du Xe siècle. La nouvelle ville se développe en hauteur, à l’intérieur des remparts, et prend le nom de Lascurris. Notre-Dame – fin XIe-XIIe – devient Église épiscopale. Bernard Ier portera désormais le titre et il est aussi seigneur de la ville. En 1560, Jeanne d’Albret se convertit au calvinisme et, en 17 ans, elle impose la religion réformée, limite et interdit le culte catholique, transforme la cathédrale en un temple. En 1610, Jean de Salette, nouvel évêque, célèbre, à nouveau, le culte catholique. En 1790, le diocèse de Lescar est supprimé au profit d’Oloron. L’évêque Marc-Antoine de Noé doit abandonner sa charge, il s’exilera en Espagne. Véritable ouvrage d’histoire ouvert, magnifiquement illustré, il évoque une vie religieuse, intellectuelle et culturelle riche, un bourg rural qui, faute de place, va s’étendre hors de l’enceinte primitive, sur le versant sud de la colline, une ville innovante et solidaire de 10000 habitants, une cité patrimoniale, créative et accueillante. Je recommande.

1. «Lescar, une ville béarnaise millénaire» – Textes d’André Lot et Maurice Romieu, photos de Philippe Glorieux – Éditions Privat – 143 pages – novembre  2016 – 32 €.