17 – Guerre des Pyrénées : Rentrer chez soi

Incomplètement habillées, les nouvelles recrues, équipées d’un armement que l’on a retiré aux soldats du train des équipages, sont dirigées sur la Nivelle. L’arsenal de Bayonne a beaucoup de fusils à réparer et manque de spécialistes. L’exercice qui proposé a, pour horizon, les avant-postes anglais. Il est rare qu’on attende trois mois, durée préconisée pour une complète instruction, avant de procéder à “l’immersion” de la jeune recrue. Souvent, le passage du champ de bataille à l’hôpital est immédiat. L’émotion des parents devant ce parcours dramatique et la désertion, qui jouit d’une popularité grandissante, ne contribuent pas au renforcement de l’armée des Pyrénées. Le 25 novembre 1813, le préfet d’Arbaud-Jouques lance un appel aux maires de son département pour récupérer les armes perdues. Le maréchal Soult a fait ouvrir une ligne budgétaire de 12000 F pour payer comptant ces fusils réglés de 6 à 18 F pièce “d’après leur situation”. Le maire de Vic-en-Bigorre récupère vingt-cinq carabines qu’il envoie au Sous-préfet, le 5 janvier 1814. Elles seront utilisées pour armer la Garde nationale. Une propagande intense en faveur de la désertion est répandue par les émigrés et les Alliés, jusqu’aux avant-postes. La fuite des conscrits est facilitée, également, par le manque de casernes, si bien qu’il est assez fréquent de voir les détachements logés chez l’habitant. Comment résister dans cette ambiance familiale au retour dans son propre foyer ? En septembre 1813, le préfet Chazal lance un appel aux maires de son département qui débute ainsi : “Les braves soldats du plus grand des Monarques et des Capitaines qui viennent chercher et demander à vos foyers un repos de quelques jours, nécessité par leurs travaux et leurs fatigues et qui les préparera à de nouveaux combats pour votre défense”, avant de conclure : “J’attends de votre ville toutes sortes d’égards, le meilleur accueil et des soins fraternels à ces braves militaires”. Dans les dépôts, 5620 recrues désertent en quinze jours. Dans les Basses-Pyrénées, les jeunes recrues ne passent pas à l’ennemi, elles se contentent de sortir de la ville, par le pont de Bayonne, et regagnent leur domicile. À suivre…

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