À Dresde, le 1er juillet 1813, l’Empereur nomme le maréchal Soult lieutenant général en Espagne pour remplacer son frère Joseph qui a abandonné piteusement le trésor royal sur la route de Vitoria dans une fuite éperdue qui l’a conduit jusqu’à Mortefontaine. Le Maréchal déteste Joseph Bonaparte et son chef d’état-major Jourdan. Avant son départ en Allemagne, il ne se gêne même pas de faire des observations caustiques et de ne pas obtempérer aux ordres du roi Joseph qui l’a pris en haine : “Le duc de Dalmatie quittera l’Espagne ou ce sera moi. C’est un intrigant et un traître”, écrit-il à son frère. Aussi, lorsque l’Empereur, excédé par l’incompétence de son frère et son manque de courage, dit au Maréchal : “Partez pour l’Espagne, courez à Bayonne, renvoyez Joseph et faites-le arrêter s’il résiste !”. Le colonel général des Chasseurs à pied de la Garde voit dans cet ordre la confirmation de son jugement sur les piètres qualités de commandement du frère aîné de l’Empereur. Le 16 août 1813, Isidore de Castelnau, maire de la ville de Tarbes et Raymond Abadie, propriétaire d’Espouey, commune du département des Basses-Pyrénées, ont convenu de passer un marché “sous mutuelle stipulation et acceptation, de gré à gré”. Abadie doit fournir au magasin militaire de Peyrehorade une quantité de 312 quintaux de foin “de bonne qualité” et 130 quintaux de paille “aussi de bonne qualité” moyennant le prix de 12 F pour le quintal de foin et 11 F pour le quintal de paille. Le montant s’élève à 5174 F. La ville, par l’intermédiaire de son premier magistrat, se trouve ainsi libérée d’une réquisition lancée par le sous-préfet Garat, au nom de l’État, qui fixe son contingent de foin à 100 quintaux et à 60 quintaux de paille. Ce moyen permet un réapprovisionnement constant des magasins militaires placés sur la route de l’Espagne. Seules, les réquisitions ont la particularité de frapper les produits de la terre ou le propriétaire terrien et “non les salaires ou appointements accordés par le Gouvernement à ses fonctionnaires ou employés même en prenant le prétexte de leur imposition personnelle et mobilière”. La retraite des armées d’Espagne a pris tout le monde au dépourvu. À suivre…