Le 9 juin 1813, les Français refluent vers Burgos, puis rapidement vers Pancorbo. Wellington est annoncé sur la grande route de Vitoria. Sûr de sa force, les 50000 Français emmêlés dans un convoi de voitures lourdement chargées d’objets d’art, tableaux, vaisselle, bibelots, objets glanés dans de voluptueux pillages, ne peuvent plus faire obstacle. Ces équipages burlesques composés de civils et de fonctionnaires avec leurs familles, de femmes et de concubines des militaires, ne font que ralentir la progression des hommes de troupe qui éprouvent mille difficultés à s’organiser. Ajoutons à cette pagaille, l’indécision et les atermoiements de Joseph et de son chef d’état-major Mal Jourdan. Hésitations coupables et absence de coordination des commandements font le bonheur des troupes coalisées beaucoup plus préoccupées du délestage des chariots surchargés de trésors que de la poursuite de ces Français tellement pressés de regagner la frontière. Le marquis de Wellington, baron de Douro, est serein. Si le danger se précise, il peut compter sur une infanterie de 76119 hommes dont 28462 Portugais, une cavalerie de 8317 cavaliers, dont 893 Portugais, un personnel d’artillerie et du train de 4307 servants et 892 hommes du Génie. Ajoutons à cette force 24429 fantassins et 3918 cavaliers espagnols de la 4e armée de Giron, 25000 combattants des unités basques : navarraises de Mina, biscayennes, et guipuzcoannes de Pastor. Enfin, 13899 hommes de l’armée de réserve d’Andalousie, commandée par le comte de La Bisbal, pourraient éventuellement s’ajouter à cet effectif très confortable. Le bilan de Vitoria est désastreux pour nos forces : 725 tués, dont le général baron Jacques Sarrut, les colonels Foulon et Gilliard, 4170 blessés, 200 canons, 400 caissons et 1500 voitures pris par l’ennemi ! Un vrai désastre. Les Français sont rejetés au-delà des Pyrénées et l’armée du Midi se replie sur Saint-Jean-Pied-de-Port. Arthur Wellesley parle un excellent français qu’il a appris à l’École militaire d’Angers et il n’a pas encore le titre de duc qui lui sera décerné après la bataille de Toulouse. Toutes les proclamations titreront : Feld-maréchal, marquis de Wellington. À suivre…