Robert Vié rappelle les souvenirs de Bertrand Barère : « Je suis devenu dès ma jeunesse le héraut de la nature mais avec un tel enthousiasme que je ne me promenais à Tarbes que sur les grandes routes qui mènent vers les Pyrénées… Ah si j’étais le maître de transporter mon habitation – Il habite le Bourg Vieux, puis déménagera place de Verdun (café Riche) – devant le spectacle le plus imposant des Pyrénées, ce serait dans le faîte méridional de Tarbes d’où l’œil découvre ces beaux atterrissements du nord des montagnes d’où l’on peut embrasser une chaîne pyrénéenne quadruple de montagnes les plus élevées de cette chaîne et qui s’étend de Bayonne à Perpignan, de l’Océan à la Méditerranée; c’est là qu’assis en face du Pic du Midi, qui ressemble à un grand monarque élevé au-dessus de ses sujets, l’œil ne peut se rassasier des beautés de ce magnifique amphithéâtre mirage des mers et de l’éternité ». Le professeur précise qu’il imagine le nord de Tarbes occupé par « une horticulture immense et soignée » tandis qu’au sud, entre le Marcadieu et la rue des Pyrénées, « de belles maisons avec de magnifiques parcs et jardins ont remplacé toutes les prairies ». Il ne conçoit pas cette ville nouvelle sans ses canaux. Qui furent couvertes au début du XXe siècle pour faciliter la circulation. Le Conventionnel, doyen du Conseil général, a bien imaginé l’embellissement de la Cité, un foirail planté et des « rues larges et plantées d’arbres » « dirigées vers le pied des Pyrénées, beautés immuables du pays ». Ces déclarations ont bien évolué depuis 1830 : « Rien n’arrête les voyageurs, ni ne fixe l’attention des nombreux étrangers qui la traversent rapidement sans intérêt et sans souvenir ». Les Tarbais ont doublé; de 5000 habitants à 10000 pour la Cité moderne. Il a un peu sous-estimé l’ampleur des mouvements d’exode rural mais il entrevoit 20 à 25000 habitants en 2000 et précise que « de nouvelles industries, des vues d’amélioration plus étendues et des travaux plus variés et plus profitables favorisés par le progrès des lumières et par les bienfaits d’un bon gouvernement libre ». Robert Vié : « On le voit, l’économie et la société ne le laissent pas indifférent ». À suivre…