3 – Bertrand Barère : Le chaos administratif

José Cubero nous livre son sentiment sur « l’invention » de notre département par Bertrand Barère de Vieuzac : « Par sa puissance de travail, par sa pugnacité, par son éloquence et son entregent, il a su convaincre que sa province, menacée de dilution, devait se perpétuer. Lui nier le droit de vivre comme entité, réduire Tarbes à l’état d’un « misérable » district aurait constitué un véritable crime contre ses habitants et leur pays ». Le contexte géographique de l’époque ? Un chaos administratif, affirme l’historien. La Bigorre est rattachée, au début du XVIIIe siècle, à la généralité de Bordeaux. En 1716 : « le pouvoir royal mesure les difficultés provoquées par l’éloignement des « pays » périphériques. Il comprend que les Quatre Vallées, le Nébouzan, les élections d’Astarac et de Comminges, de Rivière Verdun et de Lomagne dépendant de la généralité de Montauban, sont, pour la plupart, dans une distance trop éloignée de Bordeaux et de Montauban ». Il crée la généralité d’Auch. Son intendant, outre la charge de la Navarre et du Béarn, administrera la Bigorre et les Quatre Vallées. De plus, il lui est demandé de constituer le département des Hautes-Pyrénées avec des lambeaux du Nébouzan, de l’Astarac et du Comminges. Je fais grâce au lecteur des réformes effectuées par la monarchie de 1768 à 1775, puis de 1784 à 1787, ainsi que celles avortées dans la confusion. « Si bien qu’à la veille de la Révolution, la Bigorre relève du gouvernement de Bordeaux pour les affaires militaires, du Parlement de Toulouse pour la justice, de l’Intendant d’Auch pour toutes les affaires administratives et de l’archevêque d’Auch, celui de la Novempopulanie, pour les affaires religieuses ». Et José Cubero d’ajouter : « Sans oublier la bigarrure des privilèges, libertés traditionnelles et autres particularismes locaux découlant des droits acquis et droits d’usages qui permettent aux groupes humains, ordres, corporations, confréries et individus de se distinguer et de se quereller sans fin pour être et paraître avec une place enviable ». L’esprit des Lumières réclamait la simplification administrative et judiciaire afin de refouler l’irrationnel et l’incohérence. À suivre…

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