D’Artagnan, homme d’honneur et de cœur

«Nul doute, Charles Ogier de Batz-Castelmore, connu sous le nom de d’Artagnan, était un homme d’honneur et de cœur…» (1). Cette affirmation de l’auteur se justifie tout au long de l’ouvrage. Donc, il existe trois d’Artagnan. Celui de Gatien Courtilz de Sandras (Mémoires de M. d’Artagnan – 1700), celui d’Alexandre Dumas (Les trois mousquetaires – 1844 – Vingt ans après – 1845 – Le Vicomte de Bragelonne – 1848-1850) et le vrai, celui que « depuis des siècles, traquent les historiens dépités des longs silences qui jalonnent sa vie ». La difficulté est bien dans l’absence de documents d’archives, pendant une longue période, qu’il faut combler de manière plausible. André Lasserre s’y est attaché avec talent. Ses hypothèses sont étayées et ses recherches historiques (voir bibliographie) crédibilisent la vie militaire probable du mousquetaire. Charles Ogier de Batz-Castelmore est Gascon par son père Bertrand de Batz-Castelmore, de Lupiac (Gers) et par sa mère, Françoise de Montesquiou, d’Artagnan (H.P). La noblesse du père semble plus confuse que celle de la mère. Regrettons que le manoir d’Artagnan ait été détruit par un incendie, en 1934. Paulon de Montesquiou devient le premier seigneur d’Artagnan à la mort de son épouse Jacquemette d’Estaing. D’une famille de 7 enfants, Charles est né, vers 1613, au château de Castelmore, à Meymes (Gers). Trois frères : Paul, Jean, Charles, gagneront Paris vers 15 ou 16 ans et feront carrière dans les Gardes Françaises puis chez les Grands Mousquetaires du Roi. Protégé de Mazarin puis de Louis XIV, Charles, toujours en missions discrètes (arrestations du surintendant Fouquet et Lauzun), sera apprécié du Monarque pour son honneur, son courage et sa fidélité au trône. Maréchal de camp en 1662, il sera fait Capitaine-lieutenant de la 1re compagnie des Mousquetaires du Roi, en 1667. En 1673, le Roi veut réduire la Hollande. D’Artagnan y sera tué d’une balle de mousquet à la gorge, à la «Demi-lune des Mousquetaires», sur les remparts de Maastricht, le 25 juillet. Une biographie documentée, passionnante, que je recommande.

1 – «D’Artagnan mousquetaire du Roi» – André Lasserre – Éditions Gascogne – 196 pages – septembre 2014 – 15 €

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