30 – Les cadeaux de Pétronille à l’Escaladieu

En 1609, les Bigourdans ne savent plus où se trouve le tombeau de Pétronille de Bigorre. Un parchemin de l’évêché indique : « Et ladite Dame Pétronille est ensevelie à l’angle du cloître qui est vers l’évêché ». Pour André Delpech, l’annotation du copiste, en 1609, fait question. Le 20 mai 1631, un registre des obits du chapitre cathédral de la Sède de Tarbes mentionne l’inhumation de la comtesse : « Le 4 octobre, célébration du service dû à la comtesse Pétronille, ensevelie à l’angle du cloître vers l’Évêché ». Pour l’historien, aucun doute, « l’angle du cloître » est bien celui de l’inhumation de Stéphanie dite Béatrix IV de Bigorre, mère de Pétronille de Bigorre. D’où une correction s’imposerait pour la date de décès de la comtesse Béatrix, soit le 4 octobre 1214 ou 1215. Et d’ajouter : « Il y a lieu d’être assuré que les prêtres de l’évêché de Tarbes se sont acquittés de leur mission en célébrant chaque année la messe d’anniversaire de la comtesse de Bigorre, mais pour la mère et non pas la fille ». L’historien, à qui nous renouvelons nos plus vifs remerciements, a voulu nous faire un présent sous la forme d’un texte additif au testament de la comtesse qui reprend la liste des cadeaux faite à l’abbaye de l’Escaladieu, un peu avant sa mort. « Tous ses vases d’argent et or, et tous ses vêtements et tous ses draps qu’ils soient de lin comme de laine, et ses ornements qu’ils soient pour son corps comme pour sa chapelle et les reliques saintes qu’elle possédait, qu’elles soient de soie, qu’elles soient d’argent comme d’or, comme ses anneaux de pierres précieuses, et ses Sarrasins, tout cela elle en fait don au monastère de l’Escaladieu ». Détail pittoresque, la comtesse donnait ses serviteurs Sarrasins, donc des Musulmans, à des moines catholiques cisterciens. Puis, elle régla la transmission de son comté de Bigorre. Après le décès de Pétronille de Bigorre, en novembre 1251, son petit-fils Esquivat de Chabanais, encore mineur, lui succéda un temps sous la tutelle de son oncle Simon V de Montfort, comte de Leicester. La saga de Pétronille de Bigorre aux cinq maris s’achève ici. Le lecteur trouvera la suite de mes chroniques ici : blog.claudelarronde.fr

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