Les Trente Glorieuses à Toulouse

«  Entre 1945 et 1975, Toulouse est un curieux mélange entre un proche passé encore empreint de ruralité et une aspiration à la modernité et à la vie citadine » (1). Rémy Pech n’est pas un inconnu pour les lecteurs de la N.R.P. Il a particulièrement bien présenté l’œuvre de Jean Jaurès et nous en avons parlé dans nos chroniques. L’historien a écrit avec passion les textes qui soutiennent les 300 photographies et documents versés aux archives publiques. Parmi ces photographes, citons André Cros, collaborateur de Jean Dieuzaide, de 1941 à 1961. En préambule, l’auteur indique qu’avant la Seconde Guerre mondiale, « l’exode rural est venu grossir la population de Toulouse jusqu’à presque doubler le nombre d’habitants ». Jusqu’au début des années 1950, « les tramways partagent la rue avec quelques rares automobiles ». Ensuite, les trente glorieuses ont étalé le territoire municipal. Les HLM ont hissé de grands immeubles jusqu’à 20 étages, à Saint-Cyprien. Sous la houlette du grec Georges Candilis, collaborateur de Le Corbusier, l’ensemble du Mirail a mangé 800 ha. Et puis, l’on entre dans un caléidoscope noir et blanc ou couleur, informatif à souhait, où se succèdent politique, urbanisme, commerce, industrie, vie quotidienne, enseignement, culture et sport. Les notices détaillées de l’auteur restituent le contexte toulousain, parfois l’histoire de la ville, toujours l’esprit et les objections de la Cité. Les magistrats qui ont fait le centre urbain : Badiou, Bazerque, Baudis, etc. ne sont pas oubliés par l’iconographie locale. Non plus les présidents de passage : Mitterrand, Pompidou, Giscard d’Estaing. Aussi, les sportifs et les artistes célèbres de l’époque : Just Fontaine, Boiteux, Jany, Mosconi, Fabre, Villepreux, Lacaze, Allières, Cantoni, Fernandel, Brel, Bécaud, Brassens, Mariano, Cordy, Salvador, Nougaro, François, Mathieu, Mesplé, Duleu et autres personnalités. Le monde ouvrier, les activités artisanales et l’expansion industrielle font l’objet de belles images. Tout curieux ou amoureux de la ville rose se doit de lire cet album et…le garder.

1 – «Toulouse au temps des Trente Glorieuses» – Textes de Rémy Pech – Éditions Loubatières – novembre 2015 – 25 €

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