Pétronille de Bigorre s’étant débarrassé d’un gros souci – la remise du comté à Simon V de Montfort, nouveau gouverneur de Gascogne – et ses terres protégées par son gendre Gaston VII de Béarn et son beau-frère Simon V de Montfort, elle se retira dans l’abbaye de l’Escaladieu, précise André Delpech qui ajoute : « Il lui semblait, après avoir survécu à cinq époux, qu’il était temps enfin de s’occuper de son âme ». En 1248, Simon V de Montfort a pris le pouvoir en Bigorre avec l’assentiment des plus hautes autorités de Bigorre, soit l’Évêque, le sénéchal, Pierre de Bordeaux, les vicomtes de Lavedan et d’Asté, le juge de la cour de Bigorre, Auger de Sarriac. Il réussit à pacifier la Gascogne et trouver un accord avec le roi de Navarre, puis regagna l’Angleterre, en 1249. Pour Pétronille de Bigorre, l’année 1250 fut difficile. Elle apprit la disparition de sa fille aînée Alix de Montfort qui avait perpétué la lignée des sires de Chabanais. Elle se remaria avec Raoul III de Courtenay, en 1247 et c’est en donnant le jour à sa fille Mathilde de Courtenay qu’elle décéda. Le fils aîné de Pétronille, Esquivât IV de Chabanais, devenait ainsi l’héritier du comté de Bigorre. Cette même année 1250, la comtesse quitta momentanément l’abbaye de l’Escaladieu en compagnie du père abbé Raymond pour se rendre au château de Montaner appartenant à son gendre Gaston VII de Béarn. Elle donna à celui-ci et à Mathe de Matha, sa fille préférée, sa part d’héritage paternelle lui venant du Comminges. Le 18 septembre 1250, elle apprit la disparition de son amie et belle-sœur Béatrice de Viennois, épouse d’Amaury de Montfort, qui s’était chargée de l’éducation des deux filles aînées de la comtesse, en Ile-de-France. « Les Bigourdans semblaient se satisfaire de la présence des troupes de Montfort qui n’entravaient en rien leur vie quotidienne et ils n’hésitaient pas à rappeler dans leurs actes la présence de Montfort à la tête du comté » écrit l’historien André Delpech. Mais des exactions quotidiennes des Gascons avaient lieu qui obligèrent Simon V à quitter Londres, en mars 1251, accompagné de deux commissaires d’Henri III chargés d’enquêter sur les nombreuses plaintes. À suivre…