Un chrétien social : Auguste Champetier de Ribes

Auguste Champetier de Ribes est né le 30 juillet 1882, à Antony (1). Doté de la terre de Ribes par son ancêtre, avocat et notaire royal, un de ses fils fut affecté, en 1816, dans les Basses-Pyrénées en qualité de receveur. En 1817, il épousera Élisabeth Belland qui habite le château de Laà-Mondrans, près d’Orthez, qui deviendra le berceau béarnais des Champetier de Ribes. En 1893, Auguste entre au collège Saint-Stanislas, à Paris. L’élève est sérieux, méticuleux même, présentant « un goût de la finesse » et « un esprit droit ». Bac de philo, licence en droit et en lettres en poche, il vit sa foi catholique « sans ostentation ». En 1904, le jeune sergent a terminé son service militaire. Il rencontre Élisabeth Gibert, fille d’un banquier parisien qu’il épousera. Admiratif d’Albert de Mun, il s’engage en faveur des victimes des inondations de Paris, en 1910. Il fonde le Secrétariat social de Paris et donne des conférences devant les syndicats chrétiens où il fustige le syndicalisme révolutionnaire au service du socialisme qu’il qualifie « d’esclavage totalitaire ». L’injustice le bouleverse. Il défend l’organisation professionnelle qui « fera du manœuvre un professionnel, les contrats de travail et la participation des ouvriers aux bénéfices et aux conseils d’administration ». Mobilisé en août 1914 au 10e B.C.P, à Langres, il est chargé de l’entraînement des Chasseurs. Promu sous-lieutenant, il connaît les souffrances du front. Blessé à la main en 1915, convalescent, il revient en 1916. Passé lieutenant, il sera nommé capitaine en 1918. De retour à la vie civile, il devient l’étoile montante de la Démocratie chrétienne (1919-1933) et opte pour le Béarn afin de conquérir un siège de député. Élu, l’auteur nous décrit un parcours exceptionnel d’un chrétien social, courageux, homme d’État, figure marquante de l’entre-deux-guerres au Parti Démocrate Populaire. Grande conscience politique de la IVe République, il aurait pu vaincre Vincent Auriol pour la magistrature suprême si sa santé délicate ne l’avait trahi, le 6 mars 1947. Je recommande la qualité de ce très beau récit.

1 – «Auguste Champetier de Ribes» – Philippe Dazet-Brun – Éditions Gascogne – juin 2015 – 15 €

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