26 – Simon V de Montfort reçoit la Bigorre

Henri III d’Angleterre a donné beaucoup d’argent à ses vassaux pour les fidéliser. Les Rôles Gascons le disent. Les amis aussi en furent bénéficiaires comme Pétronille comtesse de Bigorre. Le 7 avril 1243, à Bordeaux, Henri III signe une trêve de cinq ans avec Louis IX roi de France. Dans la suite du roi anglais, nous trouvons Boson de Matha, comte de Bigorre et Pierre de Bordeaux, futur sénéchal de Bigorre. À Montségur, sur le pog ariégeois la vengeance royale se poursuit. Les Français progressent lentement vers le château, tout là-haut, et la place capitule. Le 16 mars 1244, après un siège héroïque, 210 membres du clergé cathare qui ne veulent pas abjurer périssent sur un immense bûcher. André Delpech rappelle qu’en 1247 Pétronille, comtesse de Bigorre et vicomtesse de Marsan, signe un acte de renouvellement en faveur des Templiers de Bordères-sur-l’Echez perpétuant ainsi la première donation, en 1148, de Pierre de Marsan et Béatrix de Bigorre en faveur de l’ordre du Temple. C’est cette année-là que décède Boson de Matha. L’historien André Delpech n’a pas retrouvé le lieu de décès ni le testament de ce dernier mais il suppute un grand désarroi de sa femme Pétronille car « l’agitation est à son comble en Aquitaine ». Le 20 septembre 1248, Simon V de Montfort se met en route pour prendre ses fonctions de gouverneur de la Gascogne et s’assurer que les vassaux gascons renouvelleront leur hommage à l’Angleterre. Dans le cadre de sa mission, il rend visite à sa belle-sœur Pétronille de Bigorre. Apercevant Simon, la vieille comtesse (64 ans) se remémore le petit garçon qu’elle a connu au Château Narbonnais, à Toulouse (1216-1218), dans la Cité de Carcassonne (1228-1224), puis dans ses voyages en Ile-de-France. Simon de Montfort jouant sur l’affection, se fait remettre le comté de Bigorre contre une rente annuelle de 7000 sols Morlaàs. Ainsi, Pétronille se sentira protégée comme il en a toujours été par les membres du clan Montfort. Gaston de Béarn ne trouvera rien à redire de cette transaction mais s’inquiète de la situation financière des comtes de Bigorre désargentés qui ont dû emprunter à des prêteurs béarnais qui ont exigé en contrepartie sa caution. À suivre…

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