Boson de Matha, comte de Bigorre, a quitté ses domaines charentais en 1228. Il est venu vivre en Bigorre dès son mariage avec Pétronille. Puis, avec ses deux frères Esquivât III de Chabanais et Jourdain II de Chabanais, ils firent alliance avec l’Angleterre dans une énième coalition anti-française puisque le motif déclaré était la reconquête du Poitou. Boson et Jourdain « s’entendaient à merveille » précise André Delpech. Aussi, Boson maria sa belle-fille Alix de Montfort, fille aînée de Pétronille de Bigorre et Guy de Montfort, à Jourdain II de Chabanais. Esquivât mourut pendant la guerre anglo-française. Son héritage fut partagé entre Boson et Jourdain. Boson mit ses nouvelles terres en garde auprès de son frère. Ce dernier ne profita pas longtemps de cet héritage car il décéda quelques mois plus tard. Alix de Montfort s’occupa des domaines de son mari et des biens charentais de Boson de Matha. Le tombeau de Jourdain II était largement sculpté. Le couvercle était orné d’armoiries aux deux extrémités. Sur les deux écus figuraient deux lions en vis à vis. L’historien nous livre le blasonnement : deux lions de gueules (rouge) en un champ d’or. Ces armoiries sont donc identiques à celles de Bigorre. Et il ajoute : « Les Bigourdans ont été abusés lorsqu’au XVIIIe siècle les États de Bigorre recherchèrent les armoiries anciennes du comté pour les faire figurer sur leur sceau ». En fait, l’abusé était Pierre de Marca, archevêque et président du parlement de Pau, qui établit sa conviction sur un codicille de Pétronille daté de février 1239. L’archevêque ignorait que Boson de Matha était parfois désigné par son nom de famille Chabanais qui possède aussi deux lions. Delpech voit juste quand il affirme que de nombreux armoriaux médiévaux possèdent deux lions. Qui découvrira les véritables armoiries de Bigorre ? Depuis son échec devant Saintes, Henri III d’Angleterre dépensa des « tonneaux de sterling » pour s’assurer de la fidélité des derniers vassaux. Ceux qui en profitèrent furent d’abord les vassaux comme Boson de Matha et Gaston VII de Béarn qui pouvait dès lors envisager la construction du noble château d’Orthez appelé communément « Tour Moncade ». À suivre…