Boson et Pétronille quittèrent leur domaine charentais pour gagner le comté de Bigorre. Ils s’installèrent au château de Tarbes. La population locale retrouvait sa comtesse après douze ans d’absence. Le climat bigourdan devait lui convenir puisqu’elle s’annonçait enceinte d’une troisième fille prénommée Mathe, en fin 1228. On aurait préféré un héritier mais Pétronille, privée de la présence de ses deux filles aînées élevées au sein de la famille Montfort, connut un réel bonheur avec sa petite Mathe de Matha. Tous ces détails sont le fruit des patientes recherches de l’historien André Delpech. En 1230, Amaury de Montfort a cédé ses droits sur le Midi à Louis IX qui devient, en récompense, connétable de France avec une rondelette pension. Tous ces honneurs, ne l’empêche pas de veiller à l’éducation de ses nièces Alix et Pétronille de Montfort. L’aînée Alix a atteint ses douze ans et l’âge légal du mariage. Le mari de Pétronille avait un frère Jourdain II de Chabanais qui convenait aux comtes de Bigorre. Le mariage fut décidé avec l’accord d’Amaury VI de Montfort. La vicomté de Marsan fut réservée à Mathe de Matha et le comté de Bigorre au futur couple. Je passe rapidement sur les différents conflits locaux qui émaillèrent les années suivantes. L’historien nous entraîne dans un carrousel échevelé qui éclaire d’un jour nouveau des faits historiques peu connus du grand public. Une forte amitié liait Pétronille de Bigorre et Boson de Matha à Amaury VI de Montfort et à son épouse qui avaient élevé les deux fillettes avec le même soin que pour leur propre fils Jean de Montfort. Pétronille, malade, n’assista pas au mariage de sa fille Pétronille de Montfort avec Raoul V Tesson. Elle mit tout de même dans la corbeille 300 marcs d’argent, part estimée définitive sur l’héritage bigourdan. En 1240, la comtesse Pétronille et Boson de Matha décidèrent de marier leur fille Mathe de Matha avec Gaston VII de Béarn. Ce dernier était l’arrière petit-neveu du premier époux de Pétronille. Sa mère dota Mathe de la vicomté de Marsan et son père « lui assigna tout l’héritage qu’il avait et devait avoir en Chabanais et Confolens et en région limousine ». À suivre…