L’architecte de la lumière

Joseph Hiriart (1888-1946) est né à Bayonne dans une famille de négociants. Il va à l’école au Petit Séminaire de Larressore (1899-1905) où il fait ses humanités. Il est diplômé de l’École nationale des beaux-arts, en 1922. Il y rencontre ses futurs associés : Georges Beau et Georges Tribout. C’est un excellent architecte tant dans les influences classiques, l’Art déco que le modernisme ou la tradition. Il bâtira au Pays basque de somptueuses villas : Leïhorra, Lehen Tokia, Itzala, Sirius, villa bleue à Barcelonnette, des édifices religieux : chapelles du Sacré-Cœur de Hasparren ou de la Miséricorde de Tarbes, des bâtiments publics : façade du Musée de la Mer de Biarritz, pavillon des Galeries Lafayette, casino de Salies-de-Béarn, Petits Séminaires d’Ustaritz et de Pamiers, hôtel Guetharia, fronton Chiquito de Cambo à Paris. Le trio d’architectes se fait « surprendre » par la guerre de 1914-1918. Hiriart écrase son avion en territoire ennemi, en 1916, et fait prisonnier près de Mannheim. Il dévore Saint-Simon, Michelet, Montaigne, Montesquieu, Stendhal, Balzac, Hugo, Kant, Spinoza. Il a 30 ans à la fin de la guerre. En janvier 1919, il épouse Joséphine Signoret dont les parents ont fait fortune au Mexique. Il faut reconstruire une France défigurée. Il ouvre une agence à Paris où le rejoignent Beau et Tribout. En 1925, le cabinet d’associés a, déjà, réalisé carrière, notoriété, aisance matérielle. Après le tourbillon de la fête et des réceptions d’après-guerre, c’est le krach boursier de 1929 qui sonne le glas. Comble de malheur, le garage de l’hôtel-casino « La Roseraie » à Ilbarritz, s’effondre; il est ruiné. Par bonheur, belle-maman est là qui lui commande « Leïhorra », une fastueuse villa, à Ciboure. Lieu de flamboyance du langage mystique d’Hiriart dans l’Art déco, arts décoratifs, céramiques, ferronneries, mobiliers et vitraux. En 1937, il est fait Officier de la L.H. Il rêve d’un retour de la Monarchie mais n’adhère pas à Vichy. Il nous faut remercier l’auteure qui nous offre un ouvrage de très grande qualité, superbement illustré et documenté.

1 – «Joseph Hiriart architecte de la lumière» – Valérie Lannes – Édition Atlantica – juillet 2015 – 25 € TTC.

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