19 – Un quatrième prétendant

Le 17 juin 1219, le prince Louis et son armée se retrouvent devant les fortifications de Toulouse. Une garnison imposante et déterminée, composée de petits seigneurs gascons spoliés par la Croisade, l’attend de pied ferme, nous dit André Delpech. Les Montfort se retrouvent bien seuls face aux grands comtes et leurs fils de Provence, Quercy, Agenais, Narbonnais, Périgord et Minervois. Le 30 octobre, les Montfort sont à Castenaudary puis, pendant l’hiver, ils sont en sécurité dans les remparts de Carcassonne. Le 20 juillet 1220, Guy de Montfort, troisième mari de Pétronille, a 22 ans. Resté au siège de Castelnaudary, le chroniqueur Guillaume de Puylaurens annoncera sa mort « tombé dans un coup de main et accablé de blessures ». Le corps fut remis à son frère Amaury et transporté dans la cathédrale Saint-Nazaire de Carcassonne où « il fut enterré provisoirement à côté de son père ». À nouveau veuve avec deux fillettes, Pétronille était effondrée. Son beau-frère Amaury VI reprit le siège de Castelnaudary, jusqu’en février 1221, puis s’en revint à Carcassonne. Il faisait tout pour que sa belle-sœur âgée de 38 ans ne se remariât pas. Mais que ferait-il si Pétronille voulait revenir en Bigorre ? Il lui cherchait un nouveau mari auquel on imposerait une clause de renonciation à la terre de Bigorre. Le comte Raymond VII de Toulouse reprenait peu à peu ses terres spoliées par le clan Montfort. Au mois d’août 1221, l’évêque de Limoges accompagné de quelques renforts arrive à Carcassonne. Avec eux, chevauche Aymeric de Rancon, seigneur de Basse-Marche (Haute-Vienne) qualifié de « sans importance ». Les seigneurs de Rancon – placé en frontière d’Oïl et d’Oc – étaient fortement sollicités. Pour Amaury de Montfort, c’était le candidat idéal pour le mariage car « Rancon est situé à mi-chemin entre ses possessions d’Ile-de-France et celles méridionales du Carcassès ». De plus, la famille Rancon est au mieux avec le clergé de l’archiprêtré. On sait peu sur le quatrième mariage de Pétronille de Bigorre. On peut avancer qu’il se fit en 1222 au moment ou la Croisade s’enlise quelque peu. En effet, selon la coutume, après avoir guerroyé 40 jours, on rentre à la maison. À suivre…

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