Origines de Soustons

D’emblée, l’auteur réfute les liens de langue et de civilisation entre Soustons et les Anglais. Puis, il précise le cadre géologique et la géographie humaine à partir des 5 km de côte, de l’embouchure du canal de Pinsolle, des 4 étangs au système hydraulique complexe et de vastes terres cultivées pour une superficie de 10000 ha. Ensuite, le cadre historique déborde largement  sur  l’Aquitaine des Romains aux Anglais, du royaume de Navarre au royaume de France. Enfin, la période révolutionnaire conclue l’ouvrage. Ce livre didactique est captivant à bien des égards. Pas de formation d’historien, ce maître de conférences landais s’est passionné pour Soustons, situé dans la vicomté de Maremne, qui possédait une seigneurie-caverie, terre libre dans un système féodal. L’auteur regrette, par moments, l’absence de documents d’archives qui auraient assuré une continuité soustonnaise dans le récit. Mais il s’efforce d’expliquer les mots d’un vocabulaire perdu dans tous les domaines traités : géographie, histoire, structures agraires, vie sociale, conflits, mutations, réforme des anciennes divisions, institutions, droit ancien, métayage, habitat, nourriture, monnaies, impôts, cahier de doléances. J’ai beaucoup aimé les précisions sur les divagations de l’Adour qui se jette dans la mer depuis le Vieux-Boucau jusqu’au Boucau-Neuf/Barre d’Anglet, en 1578. Un morceau de choix est livré avec l’équipement de la cuisine, pièce principale qui possède une vaste cheminée autour de laquelle s’ordonne la réunion familiale, la réception des vendangeurs, moissonneurs et autres voisins. « Une table massive en madrier de chêne ou planches de pin, deux petites chaises pour les enfants et les grands-mères, un buffet volumineux en chêne, noyer ou pin si l’on est pauvre, où prennent place provisions, linge, torchons, tabliers, des tiroirs où regorgent des objets usuels ». Une planche à hacher, couteau, hachoir, un coffre contenant 5 kg de sel gemme venu de Dax. Suivent les ustensiles de cuisine, le manger au quotidien, les plats des jours de fête. Une étude approfondie à déguster sans retenue.

1 – «Aux origines de Soustons» – Pierre Traimond – Édition Gascogne – octobre 2014 – 20 € TTC.

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