En mai 1217, Simon de Montfort est devant Carcassonne afin de ravager les Corbières. Une manière de faire payer à Nunyo-Sanchez, comte de Roussillon, sa résistance devant le château de Lourdes. Simon pousse son avantage jusqu’au Crest, près de Valence dans la Drôme. Là, Alix de Montmorency expédie à son mari Simon de Montfort un message dramatique l’informant que Bernard IV, père de Pétronille, son fils Bernard V de Comminges et Robert de Comminges, vicomte de Couserans, entraient dans Toulouse. Bernard IV avait imaginé cette expédition pour exciter la population toulousaine. Barricades de barriques, pics et pioches transformés, faux droites pour couper les boulets des chevaux, précise l’historien André Delpech. Mais le père ne pensait pas du tout à sa fille Pétronille de Bigorre, près de son terme, qui vivait à l’intérieur du Château Narbonnais et qui pouvait craindre une populace revancharde. Fort heureusement pour elle, son mari revenait le 22 septembre 1217. Simon revint de Provence le 15 octobre. La naissance d’Alix de Montfort, première fille de Pétronille, passa inaperçue dans le fracas des combats en ville. Le siège du Château Narbonnais mené par Bernard IV de Comminges bascula dans l’horreur…au quotidien. Un incident lourd de conséquence eut lieu lors du siège. D’un jet précis d’arbalète, Bernard IV transperça les cotes de Guy de Montfort qui tomba en arrière et fut transporté dans le Château. Combien je comprends l’historien qui nous confie : « Une fille au berceau, un mari blessé et une foule enragée » dans un fracas de boulets frappant les murs de la citadelle avait de quoi inquiéter sérieusement Pétronille. Neuf mois de siège après « les Toulousains ont relevé les remparts et construisent trébuchets et mangonneaux pour lancer de lourds boulets contre les murailles, des traits et des pierres ». Le 24 juin 1218, Montfort tente de « nettoyer » les rues de la ville au prix de nombreux morts. Le lendemain, Guy de Béthencourt est blessé au flanc gauche. Simon saute à terre et se précipite auprès de son frère. Le chef des Croisés reçoit alors d’un mangonneau adverse une grosse pierre qui lui éclate le visage. La Mort rôdait par là. À suivre…