Ce 25 juin 1218, c’est l’effroi dans le camp des Croisés. Le corps de Simon IV est transporté dans la chapelle du Château Narbonnais. À quelques pas de là, Bernard IV de Comminges et son demi-frère Bernard V fêtent l’événement avec leurs amis toulousains. Le lendemain, Amaury VI de Montfort est nommé chef de la croisade. Le Saint-Siège apprend la nouvelle un mois plus tard. Le pape Honorius III qui a succédé à Innocent III écrit à Paris. Le 11 août, il réclame à Philippe Auguste et au prince Louis une armée de secours pour le Midi. Le 17 août, il confirme Amaury VI de Montfort dans la possession des terres conquises par son père. Donc, il pouvait se parer des titres de comte de Toulouse, duc de Narbonne, etc. Nous tenons tous ces détails historiques d’André Delpech, grand historien de cette période dramatique. La mort de Simon de Montfort redonna un grand courage aux Occitans. Le Comminges récupéra ses terres et la Bigorre resta calme car, pour la cour des barons, Guy de Montfort était légalement leur seigneur « malgré les multiples pressions ou les marchandages honteux ». Une course de vitesse était engagée entre Amaury et les Occitans. Les villes où le clergé était puissant soutenaient les Croisés. Les Méridionaux rallièrent les seigneurs ennemis d’autrefois. Ces nouvelles n’étaient pas bonnes pour Rome. Le pape Honorius III chargea l’archevêque d’Auch d’excommunier Nunyo-Sanchez et Guillaume-Raymond V Moncade pour s’être opposés à Montfort, au siège de Lourdes, en 1216. Pétronille fut enceinte une deuxième fois. Le repos forcé de son mari avait dû favoriser le rapprochement des époux. Rétabli au mois de septembre 1218, Guy de Montfort rejoint son frère et son oncle Guy à Moissac. Le 20 novembre, à Paris, le prince Louis décide de participer à une nouvelle croisade. Le 16 mai 1219, le futur Louis VIII quitta Paris à la tête d’une troupe qui rejoignit Limoges dix jours plus tard. Un petit seigneur local du nom de Aymeric de Rancon l’accompagnait. L’armée s’avança jusqu’à Marmande dont elle massacra les habitants. Pendant ce temps, dans la Cité de Carcassonne, Pétronille de Bigorre donnait le jour à une deuxième fille prénommée…Pétronille. À suivre…