8 – Au nom des Béarnais et des Bigourdans

Gaston VI de Béarn, époux de Pétronille, arrive accompagné de nobles béarnais et bigourdans, mais aussi de routiers – gens de guerre de basse extraction, précise André Delpech – de la vallée d’Aspe et de Navarre. Il retrouve aussi son beau-père Bernard IV de Comminges, les comtes de Toulouse et de Foix, Savary de Mauléon, sénéchal du Poitou pour Jean sans Terre. Cette coalition ne triompha pas nettement et « ne régla rien ». Notre comte de Bigorre récolta une excommunication en bonne et due forme pour sa présence sur le champ de bataille et pour avoir aidé les ennemis de Montfort. Les trois premiers reproches valent la retranscription : « Il a fait alliance avec les hérétiques, leurs receleurs et leurs défenseurs contre l’Église et les croisés. C’est un persécuteur notoire et dangereux des Églises et du clergé. Il a accueilli le meurtrier de Pierre de Castelnau et a soudoyé des routiers et le fait encore… ». Propos très exagérés, bien sûr. Comment ce meurtrier aurait-il été caché par le comte de Bigorre ? « Personne ne l’a jamais découvert » ajoute André Delpech. Quant aux routiers, l’Église avait prohibé leur emploi mais ne rechignait aucunement à utiliser leurs services. Bernard IV de Comminges, beau-père de Pétronille, écopa de la même sanction. Maigre consolation… Défendre ses biens et ses amis contre le terrible Montfort, c’était s’opposer à la croisade et se voir déclaré, à coup sûr, hérétique ! Montfort n’avait pas d’états d’âme. Il s’en prenait à l’Agenais et s’emparait du Brulhois, domaine de Gaston de Béarn. Le Béarnais rencontra Montfort qui lui proposa des conditions « trop humiliantes et démesurées » pour un accord. Désormais, Gaston VI Moncade combattra Montfort « non par solidarité occitane mais pour récupérer son bien ». Simon le sanguinaire tentait de bloquer les communications et le ravitaillement à l’est, Quercy et Agenais, au sud, le bas pays de Foix, restait à faire pression sur l’ouest. Implanté en Couserans, il lui fallait s’attaquer, à présent, au Comminges. La chance était avec lui. Raymond VI était à Bordeaux, Pierre II participait, le 16 juillet 1212, à la bataille de Las Navas de Tolosa contre les Sarrasins d’Espagne. À suivre…

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