6 – Le chef de la Croisade

Pendant les beaux jours de 1210, Simon de Montfort fit la guerre des châteaux dans les vicomtés de Trencavel. Sans oublier d’empiéter chez les voisins encouragé qu’il était par les évêques méridionaux qui, depuis leurs villes, ne cessaient de se plaindre de leurs ouailles. Le 17 décembre 1210, le pape Innocent III écrit à Gaston VI de Béarn ainsi qu’aux comtes de Toulouse, Foix et Comminges pour leur recommander Simon IV de Montfort et les engager à porter leur aide aux Croisés ou du moins ne pas gêner leur action précise André Delpech. Au début de 1211, Pierre II d’Aragón entérine la chute de Trencavel et accepte l’hommage de Simon de Montfort pour Carcassonne. L’Aragonais pensait alors que Montfort s’arrêterait là et, pour plus de sûreté, il maria son fils jacques Ier avec Amicie de Montfort, fille de Simon. Il poussa la bonne volonté jusqu’à remettre son fils au chef des croisés en attendant que les futurs époux atteignent l’âge requis. À Montpellier, une conférence examina le cas de Raymond VI de Toulouse et l’innocenter du meurtre de Pierre de Castelnau. Mais le légat et les évêques belliqueux ne l’entendaient pas ainsi. Ils eurent des exigences exorbitantes et provoquèrent sciemment la rupture, affirme André Delpech. Pierre II d’Aragón voulait absolument unir sa famille à celle de Toulouse. Bien que son épouse Marie de Montpellier n’approuvât pas, Pierre II promit leur fille Sancie à Raymond VII, fils du comte de Toulouse. Or, la fillette décéda en bas âge. Le roi d’Aragón trouva une autre solution. Il maria, en mars 1211, sa sœur Sancie – ce prénom était très bien porté – à Raymond VII. Mais cette union n’avait pas du tout l’agrément des évêques et des croisés. Ils sentaient bien que ce mariage avait pour but de stopper l’ascension de Simon de Montfort et l’envahissement programmé de ses terres toulousaines. L’Aragonais devait à tout prix protéger l’héritage de ses deux sœurs Éléonore et Sancie avec Raymond VI et Raymond VII de Toulouse. Le vieux comte battait le rappel de ses vassaux et Pierre II s’adressait directement au pape tout en aidant, en sous-main, la coalition des barons occitans. Gaston VI, comte de Bigorre, y entra par solidarité. À suivre…

Laisser un commentaire