5 – La Croisade Albigeoise

En 1208, éclate un conflit armé entre Alphonse XIII de Castille et le roi Pierre II d’Aragon. Chacun d’eux peut espérer le soutien de Gaston VI Moncade, mari de Pétronille de Bigorre. L’Aragonais en tant que suzerain du Béarn et de la Bigorre, domaine de son épouse, le Castillan depuis qu’il a repris le titre de duc de Gascogne, également suzerain de Gaston VI pour le Gabardan, Brulhois et Marsan appartenant à Pétronille. Gaston de Béarn choisit de soutenir Pierre II d’Aragon et lui avança 500000 sols Morlaàs. Contre cette somme, Gaston reçut en fief le château de Burgui et la vallée de Roncal. Très intéressant pour le Béarnais. Une voie secondaire s’ouvrait vers Isaba et la vallée de Roncal en s’insérant entre celle du Somport et celle de Roncevaux qui, en Navarre, joignait Saint-Jean-Pied-de-Port à Pampelune. En dehors des axes réservés aux marchands et aux pèlerins, l’ouverture sur l’Espagne était vitale pour les Béarnais. Quant aux bergers, ils traversaient régulièrement la chaîne pyrénéenne. La menace d’invasion sur le Midi, suscitée par la Croisade contre les Albigeois, provoqua une vague de restitutions des biens usurpés aux églises, précise André Delpech. Ainsi, Gaston VI restitua à l’église d’Oloron, les dîmes de Sauveterre-de-Béarn. À nouveau, on peut observer que son épouse Pétronille de Bigorre n’apparaît jamais dans toutes les tractations de son mari. Le 22 juillet 1209, l’armée des Croisés venus de l’Ile-de-France incendia Béziers, puis gagna Carcassonne qui capitula le 15 août. Le vicomte Roger de Trencavel fut fait prisonnier et assassiné dans sa geôle par les Français, le 10 novembre. Confirmé par le pape, Simon IV devenait le chef de la croisade et s’emparait des biens du comte de Trencavel. À cet instant, Pierre II d’Aragon, suzerain de Carcassonne et du Razès, voit sa position expansionniste contrecarrée par la Croisade Albigeoise qui déclenchée pour des motifs religieux se transforme, peu à peu, en conquête des terres vassales du roi d’Aragon. Ne pouvant intervenir directement contre son suzerain le pape, il  entérina la chute de Trencavel. Mais le Croisé en chef, installé dans les terres du vaincu, n’entendait pas en rester là. À suivre…

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