4 – Pierre II roi d’Aragon

Le 22 septembre 1201, Pierre II roi d’Aragon est à Bagnères-de-Luchon pour recevoir l’hommage de Bernard IV pour ses terres de Comminges. Celui-ci reçoit en échange le Val d’Aran. Gaston VI Moncade n’est pas présent lors de la ratification de cet acte important, précise André Delpech. Pierre II est maintenant suzerain de la majeure partie de la chaîne pyrénéenne. Je fais grâce au lecteur de la description des méandres conjugaux de Bernard IV de Comminges qui après avoir répudié Stéphanie de Bigorre, fit annuler sa deuxième union avec Comtors de La Barthe avec la complicité de Bernard de Montaut, archevêque d’Auch et Raymond-Arnaud de La Barthe, évêque de Comminges, propre oncle de son épouse, qui firent le nécessaire pour prononcer le divorce. Ensuite, Bernard IV se remaria avec Marie de Montpellier, qui avait l’âge de sa fille Pétronille, avant de la répudier, en 1202, au motif « que sa première épouse Stéphanie de Bigorre était toujours en vie et qu’il n’était pas légalement séparé d’elle ». André Delpech souligne que « si l’épouse avait théoriquement le droit de demander le divorce, elle n’avait que peu de chance de l’obtenir. Ce qui était loin d’être le cas du mari qui trouvait très facilement la complaisance de l’Église et du clergé local, tant que les intérêts du pape ou de ses évêques n’étaient pas en jeu…Mais ce qui retenait le plus les épouses à requérir le divorce, c’est qu’il avait de graves conséquences sur l’avenir des enfants ». Ajoutons que les jeunes héritiers ne pouvaient prétendre à la succession de leur père s’il venait à se remarier. Donc, les femmes-enfants épouses enduraient écarts et vexations de leurs époux en attendant leur mort prochaine. Par sa diplomatie, le roi d’Aragon allait s’octroyer tout le Midi. Mais un grain de sable enraya cette belle mécanique d’acquisitions. Le 4 janvier 1208, le représentant (légat) du pape Pierre de Castelnau, venu sermonner les Méridionaux, fut assassiné près de Saint-Gilles-du-Gard. Le comte de Toulouse Raymond VI fut rendu responsable et le pape Innocent III fit prêcher la Croisade et sanctionner le clergé local qui avait permis l’entrée aux Albigeois (Cathares) dans leur Église interdite. À suivre…

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